Dépense énergétique chez les patients sous ventilation mécanique : prise en compte du poids corporel dans les formules de prédiction comparée à la calorimétrie indirecte - 14/10/16
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Déterminer précisément la dépense énergétique (DE) d’un patient de soins intensifs adultes (SIA) est indispensable pour optimiser la prise en charge nutritionnelle afin d’éviter une sur ou sous-alimentation, les deux étant délétères. La calorimétrie indirecte (CI), considérée comme la méthode de référence, est rarement disponible et parfois non réalisable. Pour prédire la DE, diverses équations, basées sur le poids corporel (PC), sont disponibles. Cette étude vise à déterminer la meilleure stratégie de prédiction de la DE si une mesure de CI n’est pas possible.
Matériel et méthodes |
Tous les patients ventilés mécaniquement, sans contre-indications à la CI (FiO2<60 %, PEEP<9 cmH20, fistule bronchopleurale, bactéries multirésistantes, etc.) restant≥72h aux SIA ont été inclus. Les mesures de PC et de CI ont été réalisées. La DE a été prédite en utilisant la formule de l’ESPEN (20–25kcal/kg PC en phase aiguë ; 25–30kcal/kg PC en postaiguë) ainsi que huit équations prédictives (Harris-Benedict ; Black et al. ; Faisy et al. ; Frankenfield et al. ; Brandi et al. ; Ireton-Jones ; Penn State ; Swinamer) utilisant le PC anamnestique (AN), mesuré (MES), ajusté au bilan hydrique cumulé (ADJ) ou calculé pour un indice de masse corporelle (IMC) de 22,5. Des comparaisons ont été faites par Anova à mesures répétées avec un test post-hoc de Bonferroni, des corrélations de Pearson et des graphiques de Bland & Altman.
Résultats et analyse statistique |
Quatre-vingt-cinq patients (57±19ans, 61 hommes, SAPS II 50±14) ont été inclus. Les corrélations entre la CI et la formule de l’ESPEN utilisant les différents PC (AN, MES, ADJ, IMC22,5) étaient de 0,44, 0,40, 0,36, et 0,47 respectivement. La même équation utilisée avec les différents PC a montré une différence significative de la DE prédite (Tableau 1). Les meilleures corrélations ont été observées avec les équations prédictives incluant la température du corps et la ventilation minute et utilisant le PC mesuré et le PC calculé pour un IMC à 22,5. Les graphiques de Bland & Altman ont montré une grande variabilité sans sur ou sous-estimation systématique.
Conclusion |
Aucune équation prédictive, quel que soit le poids corporel utilisé, donne des résultats superposables à la calorimétrie indirecte. Lorsque la calorimétrie indirecte ne peut pas être effectuée, les équations comprenant la ventilation minute et la température corporelle devraient être privilégiées. Le poids corporel a un impact significatif majeur sur la dépense énergétique prédite et l’utilisation d’un poids corporel mesuré ou calculé pour un IMC à 22,5 est associée à une meilleure prédiction de la dépense énergétique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 30 - N° 3
P. 244 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?