Comparaison d’un suivi nutritionnel précoce formalisé à une prise en charge ponctuelle dans le cancer du poumon - 14/10/16
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Le diagnostic nutritionnel des patients atteints de cancer du poumon est souvent tardif. Cette prise en charge peut entraîner des conseils inadaptés à la sévérité du statut nutritionnel et limiter le bénéfice apporté. L’objectif de cette étude préliminaire était d’apprécier l’impact d’une prise en charge nutritionnelle précoce et systématique sur la limitation de la perte de poids, d’estimer la masse maigre en cours de traitement et d’analyser l’évolution du poids, facteur pouvant faire varier la masse maigre au cours de la première année de traitement.
Matériel et méthodes |
Nous avons comparé deux cohortes de patients atteints de cancer bronchopulmonaire métastatique (stade IV) recevant une chimiothérapie de première ligne (à base de sels de platine) : une cohorte actuelle de 20 patients suivis de la première (C1) à la troisième cure (C3) pour lesquels la consultation nutritionnelle a été réalisée en systématiquement à chaque cure et une cohorte historique de 33 patients avec un suivi de C1 à C6 pour lesquels la consultation nutritionnelle a été réalisée seulement sur prescription médicale. Les paramètres étudiés étaient l’évolution du poids à chaque cure en pourcentage par rapport au poids habituel et l’estimation de la masse maigre évaluée par comparaison de scanner sur coupe axiale passant par L3 entre le diagnostic et la réévaluation.
Résultats et analyse statistique |
Dans la cohorte actuelle, 50 % des patients étaient dénutris à C1 contre 27,3 % dans la cohorte historique. À C3, les deux cohortes présentaient un pourcentage de patients dénutris similaires (57,9 % contre 57,6 %). Dans la cohorte historique, la perte de poids moyenne était de 3,71 % à C1 ; à C3, cette perte de poids, en évolution constante, atteignait 5,67 %. Dans la cohorte actuelle la perte de poids moyenne était de 7,56 % à C1 ; à C3, cette perte de poids était de 8,53 %. Entre C1 et C3, seuls les patients de la cohorte historique continuaient de voir leur statut nutritionnel s’altérer, alors que ceux de la cohorte actuelle, en moyenne, reprenaient du poids. Il n’existe pas d’évolution nette dans l’estimation du muscle paravertébral entre le scanner du diagnostic et la sixième cure. Celle-ci semble être plus marquée après C6. La reprise de poids, relevée après C6, resterait une prise de masse grasse et n’entraînerait pas d’amélioration de la masse musculaire.
Conclusion |
Cette étude préliminaire montre une phase délicate à l’initiation de la chimiothérapie entre la première et la troisième cure. La perte de poids était moindre en cas de prise en charge nutritionnelle précoce formalisée, certains patients reprenant même du poids. Aucune différence n’a pu être mise en évidence dans cette étude sur l’évolution de la masse maigre appréciée par scanner.
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Vol 30 - N° 3
P. 245 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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