Développement d’un questionnaire évaluant la modification des prises alimentaires lors de douleurs chroniques - 14/10/16
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La douleur chronique influence les aspects sociaux et les activités de la vie quotidienne des patients. Elle peut constituer une pathologie en soi et a une prévalence de 19 % en Europe [1 ]. L’impact de la douleur chronique sur les prises alimentaires est présumé, mais il existe peu d’évidences scientifiques. Une modification des prises alimentaires peut engendrer un état de malnutrition, conséquence d’une alimentation déséquilibrée en quantité et/ou en qualité. Les buts de cette étude sont d’investiguer l’influence de la douleur physique chronique sur les prises alimentaires chez les adultes de 18 à 65ans et de développer un questionnaire auto-administré visant à dépister le risque de malnutrition chez les personnes souffrant de douleurs physiques chroniques.
Matériel et méthodes |
Une revue de littérature est effectuée pour recenser les éléments de la vie quotidienne modifiés par la douleur physique chronique et ayant un impact potentiel sur les prises alimentaires. Une trame d’entretien semi-dirigé et une ébauche de questionnaire sont créées selon les résultats de la revue de littérature. Des personnes ressentant une douleur depuis plus de trois mois sont inclues dans un échantillon de convenance. Des entretiens qualitatifs sont menés et les contenus analysés. La trame d’entretien et le questionnaire évoluent après chaque entretien.
Résultats et analyse statistique |
Selon la revue de littérature, lors de douleur physique chronique, la quantité d’aliments consommée est plus grande, la satiété est moins perçue et le plaisir lié aux aliments ainsi que les aversions alimentaires sont accentués. L’analyse qualitative des neuf entretiens a montré que lorsque la douleur est intense (évaluée entre 7 et 10 sur une échelle de 0 à 10), l’envie de manger (n=5), la sensation de faim (n=4), la quantité d’aliments consommés (n=3) et le plaisir lors des prises alimentaires (n=2) diminuent ou sont absents. Des régimes proposés par l’entourage des sujets (n=5) sont suivis dans le but de diminuer la douleur. Les personnes ayant une douleur physique chronique ont des insomnies qui favorisent les grignotages (n=3), recherchent du plaisir à travers les prises alimentaires (n=2) et ont des émotions négatives provoquant la consommation d’aliments « réconfort » (n=3). La douleur diminue la capacité à effectuer une activité physique, provoquant un contrôle du poids (n=3) et une restriction cognitive (n=2). Le questionnaire finalisé à validité faciale comprenait deux parties : une partie « douleur », construite selon les résultats de la revue de littérature et une partie « prises alimentaires », élaborée selon les résultats de la revue de littérature et de l’analyse qualitative. L’étude comportait un biais de sélection lié à la méthode d’échantillonnage et un biais de mémoire.
Conclusion |
Les résultats indiquent le besoin d’études à large échelle et de niveau de preuve élevé. Les adultes souffrant de douleur physique chronique sont à risque de malnutrition et des évidences scientifiques permettraient d’améliorer la prise en charge nutritionnelle.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 30 - N° 3
P. 249 - septembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?