Prurigo chronique de l’enfant : formes cliniques et profils de sensibilisation aux allergenes de l’environnement. Étude prospective - 23/11/16
et
groupe de recherche de la Société française de dermatologie pédiatrique (SFDP)
Résumé |
Introduction |
Le prurigo de l’enfant est une situation courante, peu étudiée et dont l’évolution peut être chronique, comme chez l’adulte. Faisant l’hypothèse d’un mécanisme allergique prédominant chez l’enfant, le but de cette étude était de décrire les caractéristiques cliniques du prurigo chronique de l’enfant, d’en définir les formes cliniques et les profils de sensibilisation à certains allergènes de l’environnement.
Matériel et méthodes |
Étude prospective, multicentrique menée au sein du groupe de recherche de la SFDP auprès de 11 services de dermatologie en France entre avril 2015 et mars 2016. Un questionnaire informatisé collectait les données démographiques et cliniques, les scores de qualité de vie (cDLQI) et de prurit (EVA prurit), ainsi que les expositions à de nombreux allergènes de l’environnement. Une exploration allergologique comprenait la réalisation de prick et de patch-tests à un panel d’allergènes environnementaux avec des lectures à 20 mn, 48 et 96heures, ainsi que la mesure du taux d’éosinophiles, des IgE totales et spécifiques.
Résultats |
Au total, 102 enfants ont été inclus (44 filles et 58 garçons, âge moyen de 5,9 ans). L’âge moyen de début des symptômes était de 4,1 ans. Selon la saisonnalité du prurigo, trois groupes étaient identifiés : per-annuel (37 %), estival (44 %) et saisonnier non estival (19 %). Le prurigo per-annuel était principalement représenté par le prurigo atopique (80 %) avec une sensibilisation aux acariens domestiques en patch tests. Le prurigo estival s’associait dans 52 % des cas à une positivité du prick test au moustique lu à 48heures. Le prurigo saisonnier non estival semblait associé aux piqûres de puces. Le cDLQI moyen était de 6,1/30 et l’EVA prurit moyenne de 3,7/10.
Discussion |
Nous présentons la première étude sur le prurigo chronique de l’enfant qui est une entité invalidante et fréquente (près de 4 % de nos motifs de consultations en dermatologie pédiatrique). Contrairement à ce qui est observé chez l’adulte, le prurigo chronique de l’enfant est le plus souvent une dermatose primitive, soit d’origine allergique, avec des lésions retardées et persistantes, soit non allergique, équivalent à de prurigos aigus répétés. Moustique et acariens sont les allergènes environnementaux le plus souvent incriminés dans notre étude, en sachant que les tests restent perfectibles et la liste des insectes piqueurs et ectoparasites non exhaustives. Les prick tests à lecture tardive à 48h et les patch tests sont les examens les plus utiles pour explorer les prurigos allergiques.
Conclusion |
Nous proposons par cette étude une classification simple du prurigo chronique de l’enfant en trois groupes, définie par la saisonnalité et corrélée à certaines sensibilisations. Cela permettrait de réduire la prescription d’examens allergologiques inutiles et de développer des stratégies thérapeutiques plus spécifiques (évictions, désensibilisations).
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Urticaire papuleuse, Prurigo
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.003. |
Vol 143 - N° 12S
P. S140 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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