Traitement par phénylbutyrate d’un patient porteur d’un syndrome de Kindler dû à une mutation hypomorphe du gène FERMT1 - 23/11/16
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Résumé |
Introduction |
Le syndrome de Kindler (SK) est une variété d’épidermolyse bulleuse héréditaire due à des mutations du gène FERMT1 codant la kindline-1. Il n’existe pas à ce jour de traitement du SK, affection grave responsable d’une fragilité cutanée, d’une photosensibilité avec poïkilodermie, de synéchies cutanéo-muqueuses et pouvant se compliquer de carcinomes épidermoïdes. Récemment, nous avons rapporté le cas d’un patient ayant un SK associé à une délétion du gène FERMT1 entraînant une perte d’un acide aminé dans la kindline-1. Nous avons montré que la protéine mutante était dégradée dans le cytoplasme des kératinocytes, mais que sa quantité pouvait être augmentée in vitro en cultivant les kératinocytes du patient en présence de phénylbutyrate de sodium (PBA). En outre, dans un système in vitro approprié, il était observé une amélioration du phénotype kératinocytaire en termes de prolifération et de mobilité. Ces résultats ont motivé la prescription de PBA chez ce patient.
Matériel et méthodes |
Le principe d’un traitement de 6mois par PBA a été accepté par le patient et par le comité d’éthique de notre hôpital. Le PBA a été prescrit à la posologie de 20g par jour per os. Les principales manifestations cliniques présentées par ce patient étaient une fragilité cutanée et la nécessité de recourir à des auto-sondages vésicaux pluri-quotidiens en raison d’une sténose urétrale. Nous avons donc choisi d’évaluer de façon mensuelle l’efficacité du traitement par l’appréciation de la fragilité cutanée, le nombre de sondages quotidiens et le DLQI, ainsi que sa tolérance.
Résultats |
Dès le premier mois de traitement, le patient a signalé une amélioration de son confort cutané, une diminution du recours aux auto-sondages. L’amélioration de la qualité de vie était manifeste dès 3mois avec division du DLQI par deux et reprise d’activités sportives sans fragilité cutanée excessive. La tolérance clinique et biologique du traitement était satisfaisante.
Discussion |
Il s’agit ici à notre connaissance du premier exemple de traitement symptomatique et étiologique efficace d’un SK. La démonstration d’efficacité du PBA n’est évidemment pas apportée par un essai clinique contrôlé compte tenu de la rareté de la maladie, mais nous rapportons un exemple de médecine personnalisée avec prescription d’un traitement adapté à une mutation singulière chez un patient singulier. Le PBA a vraisemblablement une activité de type chaperone chimique sur la kindline-1 mutante. Il pourrait également avoir une action directe sur la transcription du gène avec une activité d’inhibiteur d’histone déacétylase.
Conclusion |
Le traitement par PBA va être poursuivi, et la réponse des kératinocytes du patient étudié de nouveau, la biopsie cutanée ayant été cette fois réalisée en cours de traitement.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Médecine personnalisée, Phenylbutyrate, Syndrome de Kindler
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.003. |
Vol 143 - N° 12S
P. S168-S169 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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