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Traitement du prurigo par méthotrexate : série multicentrique de 39 cas - 23/11/16

Doi : 10.1016/j.annder.2016.09.190 
T. Klejtman 1, , M. Beylot-Barry 2, P. Joly 3, M.-A. Richard 4, S. Debarbieux 5, L. Misery 6, P. Wolkenstein 1, O. Chosidow 1, S. Oro 1
1 Dermatologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 
2 Dermatologie, hôpital Saint-André, Bordeaux, France 
3 Dermatologie, hôpital Charles-Nicolle, Rouen, France 
4 Dermatologie, hôpital-la-Timone, Marseille, France 
5 Dermatologie, hôpital Lyon-Sud, France 
6 Dermatologie, CHU de Brest, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le prurigo nodulaire est fréquent, invalidant et son traitement mal codifié. Les dermocorticoïdes, anti-H1, émollients et photothérapie sont souvent insuffisamment efficaces, le thalidomide difficile à utiliser sur le long terme. L’intérêt du méthotrexate (MTX), fréquemment utilisé dans d’autres dermatoses inflammatoires prurigineuses, reste peu étudié. Nous avons mené une étude multicentrique rétrospective pour évaluer son utilisation dans le traitement du prurigo.

Matériel et méthodes

Un appel à observations a été lancé via le CEDEF. Étaient inclus les patients présentant un prurigo de novo traités par MTX entre 2006 et 2016 pour cette indication. Les patients ayant une autre maladie dermatologique caractérisée (dermatite atopique, dermatose bulleuse auto-immune, lichen plan, lymphome cutané) étaient exclus. La sélection des cas s’est faite par le codage ou les fichiers des services. Une fiche de recueil standardisée a colligé : données démographiques, ancienneté du prurigo, traitements antérieurs, efficacité du MTX à 3, 6 et 12mois (perception du prurit par score en 6 points et Physician Global Assessment [PGA] : rémission complète/quasi-complète [RC], partielle [RP] ou échec), effets indésirables (EI) et durée de réponse.

Résultats

Trente-neuf patients ont été inclus (données cliniques dans le tableau). La dose moyenne de MTX était de 15mg/s (5–30mg, per os n=35, sous-cutané n=4). Les résultats sont donnés pour les patients évaluables à la date de l’étude (juin 2016, suivi en cours pour les autres). Le pourcentage de patients se disant très soulagés et l’évaluation PGA à 3, 6 et 12mois sont dans le tableau. En résumé, le taux de RC était de 42 % (IC95 % 25,9–58,1) à 3mois, 62 % (IC95 % 43,3–80,7) à 6mois et 61 % (IC95 % 41,1–80,9) à 12mois. Le délai moyen de réponse était de 2,5mois, la durée moyenne de réponse de 20mois. Après une médiane de suivi de 15,5mois (2–108), 22 patients restaient contrôlés par le MTX et 3 avaient arrêté sans rechute. Six patients ont arrêté pour échec (dont 1 échappement à 12mois). Quatre patients ont arrêté pour EI (1 hépatite cholestatique et cytolytique faisant découvrir un carcinome hépatique, 1 hépatite cytolytique 3N, 1 pneumopathie, 1 intolérance digestive).

Discussion

Le MTX n’a fait l’objet dans le prurigo que d’une étude rétrospective de 13 cas avec une efficacité chez 10 patients. Dans notre série, la moitié des patients rapportaient un soulagement rapide et 62 % étaient en RC à 6mois, avec une durée de réponse prolongée et une bonne tolérance. Même si limités par le caractère rétrospectif de l’étude et un possible biais de sélection, nos résultats sont en faveur d’un bénéfice du MTX et devront être confirmés par un suivi plus prolongé des patients.

Conclusion

Le MTX peut constituer une alternative thérapeutique dans le prurigo en échec des traitements conventionnels. Comme dans d’autres dermatoses inflammatoires, son action semble rapide et sa tolérance bonne.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Méthotrexate, Prurigo nodulaire, Prurit


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2016.10.003.


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Vol 143 - N° 12S

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