Violences en milieu scolaire : étude prospective dans un centre d’accueil en urgence des victimes d’agression - 05/12/16
pages | 7 |
Iconographies | 2 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Introduction |
Si la violence au sein des établissements scolaires est bien relayée sur le plan médiatique, les données françaises dans la littérature restent parcellaires et les chiffres dont nous disposons sont issus principalement d’enquêtes de victimation. L’objectif de ce travail était double : contribuer à enrichir les données épidémiologiques nationales sur ce phénomène et mener une réflexion sur les actions susceptibles d’être menées par les praticiens susceptibles d’y être confronté.
Matériel et méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective descriptive monocentrique réalisée au centre d’accueil d’urgence des victimes d’agression (CAUVA) du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux du 1er septembre 2014 au 30 juin 2015. Ont été incluses dans cette étude toutes personnes alléguant des faits de violence sur le trajet, en périphérie ou au sein d’un établissement d’enseignement et examinée au CAUVA dans le cadre d’une réquisition judiciaire.
Résultats |
Quarante et un sujets ont été inclus sur dix mois, 29 garçons (70,7 %) et 12 filles (29,3 %) âgés en moyenne de 14 ans et 5 mois [7–49 ans]. Parmi eux ne figuraient qu’une très faible proportion de professionnels de l’enseignement (n=2), les victimes étant essentiellement des élèves (n=39). Le délai entre les faits et l’examen médico-légal au CAUVA avait été inférieur ou égal à 7jours (n=18), entre 7 et 15jours (n=14), entre 15 et 30jours (n=6) ou >30jours (n=3). Vingt-six agressions (63 %) avaient eu lieu dans l’établissement dont 21 dans des collèges, 8 à proximité et 7 sur le trajet entre le domicile et l’établissement. Dans l’établissement les faits avaient eu lieu lors d’une pause (n=15), en classe (n=9) ou lors de sorties culturelles (n=2). Pour 25 élèves, il s’agissait du premier épisode avec récit d’actes de violences physiques (n=37), psychologiques (n=20) et sexuelles (n=2). Dans 6 cas l’agresseur avait été un enseignant et dans 34 cas un autre élève, de la même classe (n=19), d’une autre classe (n=14), ou ancien élève (n=1). Vingt-neuf des 41 patients avaient eu recours à un médecin généraliste (MG). La répartition du temps d’incapacité totale de travail (ITT) attribué par le MG ou par le CAUVA était respectivement de 14 et 13 pour 0 jour, 12 et 23 entre 1 et 8jours (p<0,05) et 3 et 5 pour 8jours ou plus.
Conclusion |
Cette étude a permis de dresser des tendances sur lesquelles le praticien peut s’aider lors de consultations de violences. Le dépistage, la description du retentissement physique et psychologique et l’orientation vers une unité médico-judiciaire (UMJ) pour les situations complexes ou les agressions sexuelles font du médecin généraliste, de l’urgentiste ou du pédiatre des acteurs essentiels dans la prise en charge.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Introduction |
Although violence in schools is quite well conveyed in the media, the French literature data remain patchy, and the figures available arise mainly from surveys of victimization. This study had two main purposes: to add to the national epidemiological data on this phenomenon and to emphasize the actions that can be undertaken by the practitioner facing such events.
Material and methods |
This was a prospective descriptive study that was conducted from September 1st, 2014, to June 30, 2015, in a single center, the CAUVA, an emergency center within the Bordeaux University Hospital for victims of assault. Included in the study was any person alleging acts of violence on the way to school, in the neighborhood, or within the school itself, and who was examined at the CAUVA following a judicial requisition. An anonymized questionnaire was distributed during the consultation.
Results |
We collected 41 questionnaires over a 10-month period with 70.7% males (n=29) and 29.3% females (n=12), with a mean age of 14 years and 5 months (range, 7–49 years). The subjects included two teachers and 39 students. The time between the event and the forensic examination at CAUVA was mostly less than or equal to 7 days (n=18), between 7 and 15 days (n=14), 15 and 30 days (n=6), and more than 30 days (n=3). Twenty-six attacks (63%) took place inside the school – 21 middle schools – eight near the school, and seven between the student's home and the school. Inside the school, the events took place during a break (n=15), in the classroom (n=9), and during cultural outings (n=2). For one student out of two (n=25), the event reported was the first with acts of physical (n=37), psychological (n=20), or sexual violence (n=2). In 14.6% (n=6) of the cases, the assailant was a teacher and in almost 83% (n=34) of the cases it was another student, either from the same class (n=19) or another class (n=14), or a former student (n=1).
Conclusion |
This study brings out trends that can assist the practitioner during consultations related to violence. Screening, the description of the physical and psychological impact, and dispatching to a medical-legal unit for complex situations or sexual assaults contribute to making the general practitioner, the emergency physician, the pediatrician, and the school doctor key players in the treatment and management of violence.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 23 - N° 12
P. 1240-1246 - décembre 2016 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?