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L’apport de lipides laitiers pendant la période périnatale module le phénotype microglial et la plasticité neuronale chez des souris CD1 - 10/02/17

Doi : 10.1016/j.nupar.2016.10.024 
A.-L. Dinel 1, , C. Rey 1, C. Bonhomme 2, P. Le-Ruyet 2, C. Joffre 1, S. Layé 1
1 Laboratoire NutriNeurO, UMR Inra 1286, Bordeaux, France 
2 Lactalis, nutrition santé, Torcé, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction et but de l’étude

Les cellules microgliales sont les acteurs cellulaires principaux de l’immunité innée cérébrale. Ces cellules ont un rôle majeur pendant la période périnatale car elles vont participer au modelage du réseau neuronal. Des données récentes montrent que la microglie interagit fréquemment avec les éléments neuronaux, surveillant ainsi l’activité neuronale, le remodelage structurel des neurones et la plasticité synaptique. L’alimentation joue un rôle essentiel dans le développement cérébral du nouveau-né. Les acides gras polyinsaturés n-3 (AGPI n-3) ont des activités anti-inflammatoires. L’acide docosahexaénoïque (DHA) s’incorpore fortement dans le cerveau pendant la période périnatale et dépend des apports alimentaires et de la synthèse endogène. En outre, la consommation de régimes carencés ou équilibrés en AGPI n-3 peut moduler les phénotypes microgliaux. Dans ce travail, nous avons évalué si des qualités différentes de lipides (laitiers ou végétaux) enrichis ou non en DHA/ARA ont un impact sur la neurogénèse, le phénotype microglial et sur l’activité de l’axe HPA. Plus particulièrement, ces lipides pourraient moduler le phénotype des cellules microgliales et également favoriser la neurogénèse hippocampique.

Matériel et méthodes

Des souris CD1 gestantes ont été nourries dès le premier jour de gestation avec différents régimes :

– équilibré contenant des lipides laitiers contenant ou non du DHA et de l’acide arachidonique (ARA) ;

– équilibré contenant des lipides végétaux enrichi ou non en DHA et en ARA.

Quatorze jours et 90jours après la naissance, les souris mâles sont sacrifiés afin d’évaluer le phénotype des cellules microgliales, la neurogénèse dans le gyrus denté de l’hippocampe, l’activité des facteurs neurotrophiques et l’activité de l’axe HPA.

Résultats et analyse statistique

Nos résultats montrent que le phénotype microglial peut être modulé par la présence de lipides dans la diète. À P14, les animaux ayant consommé des lipides laitiers ont une diminution du nombre de cellules CD86 positive (pro-inflammatoire). En outre, à P14, la neurogénèse est diminuée chez les animaux recevant des lipides végétaux supplémentés en DHA/ARA. L’analyse des facteurs neurotrophiques montre une diminution de l’activité de BDNF associée à une augmentation de l’activité de son récepteur TrkB chez les animaux sous régime lipides laitiers. À P90, le nombre de neurones immatures est diminué dans le groupe lipides laitiers +DHA/ARA sans modification de l’activité de BDNF. Enfin, la consommation de lipides laitiers entraîne une modulation de l’activité de l’axe HPA. À P14, les souris consommant des lipides laitiers présentent une diminution de la phosphorylation des récepteurs aux glucocorticoïdes sans modification des taux de corticostérone. À P90, les animaux nourris avec des lipides laitiers présentent une augmentation des taux de corticostérone plasmatique associée à une augmentation de la phosphorylation des récepteurs aux glucocorticoïdes.

Conclusion

Nos résultats ouvrent de nouvelles pistes de réflexion sur l’importance de la qualité des lipides laitiers pendant la période périnatale. Les lipides laitiers pourraient jouer un rôle majeur pendant cette période critique sur le développement cérébral.

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Vol 31 - N° 1

P. 39 - février 2017 Retour au numéro
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