Disparités socioéconomiques des consommations d’aliments d’origine animale chez des adultes français : analyses des effets modificateurs - 10/02/17
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Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La réduction de la consommation d’aliments d’origine animale (AOA) étant un défi actuel de santé publique, une meilleure compréhension des relations spécifiques de l’éducation, de la profession et du revenu avec leur consommation est utile. En effet, ces trois indicateurs socioéconomiques expriment des concepts différents et pourraient avoir un effet cumulatif sur les consommations. Nous avons donc étudié les associations indépendantes de chaque indicateur socioéconomique avec les consommations d’AOA.
Matériel et méthodes |
Les consommations d’AOA (poisson, viande rouge, charcuterie, volaille, œuf, lait, fromage, yaourt, crème dessert, matières grasses ajoutées d’origine animale) ont été estimées auprès de 92 036 adultes français inclus dans l’étude NutriNet-Santé entre 2009 et 2013, à partir de trois enregistrements de 24h. Des modèles de régression linéaire et logistique multivariée ajustés sur l’âge et l’apport énergétique ont été utilisés pour étudier les associations entre les facteurs socioéconomiques et les consommations d’AOA (g/j et % de non-consommateurs) et les interactions entre indicateurs socioéconomiques.
Résultats et analyse statistique |
Les femmes et les hommes de faible niveau d’éducation ont des consommations plus élevées de viande rouge (+8g/j et +11g/j, respectivement), charcuterie (+8g/j) et volaille (+6g/j) comparés à ceux de niveau élevé. Les ouvriers et les individus ayant des faibles revenus ont des pourcentages de non-consommateurs de poisson (+4 % et +6 %, respectivement) et de yaourts (+3 % et +7 %, respectivement) plus élevés que ceux des catégories plus élevées alors qu’aucune différence n’est observée pour les moyennes de consommation. Pour les 3 indicateurs socioéconomiques, la consommation de lait est plus élevée chez les catégories socioéconomiques les plus faibles comparés à ceux des classes les plus élevées (différence +14–18g/j). Les crèmes dessert sont plus consommées par les femmes de faible niveau d’éducation et les hommes ouvriers que ceux des catégories plus élevées (+7g/j et +17g/j, respectivement). Les analyses stratifiées sur le niveau d’éducation montrent que les sujets ayant les revenus les plus élevés consomment plus de yaourts que ceux de plus faibles revenus, seulement chez les personnes de faible niveau d’éducation. En outre, les analyses stratifiées montrent, seulement chez hommes de faible niveau d’éducation, une association significative en U entre le revenu et la consommation de viande rouge : les hommes ayant les revenus les plus élevés et ceux avec les revenus les plus faibles consomment des quantités plus élevées de viande rouge que ceux des catégories intermédiaires.
Conclusion |
Un niveau d’éducation plus faible est associé à des consommations plus élevées d’AOA moins favorables à la santé (viande rouge, charcuterie et crèmes desserts), et a un effet modificateur sur la relation entre les revenus et les consommations d’AOA. Ces résultats pourraient permettre d’affiner les stratégies de santé publique chez les populations moins favorisées, dans le contexte actuel d’inégalités de santé qui restent encore importantes.
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Vol 31 - N° 1
P. 58-59 - février 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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