Peut-on généraliser à l’ensemble de la population les changements alimentaires identifiés pour chaque individu comme nécessaires à l’atteinte des recommandations nutritionnelles ? - 10/02/17
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Identifier les changements alimentaires requis au niveau individuel pour respecter les recommandations nutritionnelles et déterminer si ces changements individuels pourraient être généralisés à l’ensemble de la population.
Matériel et méthodes |
Les consommations alimentaires hebdomadaires de 1 719 adultes (20–75 ans) normodéclarants de l’enquête Inca2 constituaient les diètes observées. Les aliments de la table Ciqual 2013 ont été classés en 8 groupes et 26 sous-groupes, et une taille de portion leur a été attribuée (ref : ENNS et GEMRCN). Un modèle d’optimisation de rations individuelles a permis d’obtenir pour chaque diète observée une diète optimisée isoénergétique nutritionnellement adéquate. Les diètes observées et optimisées ont été traduites en fréquences hebdomadaires (portions/semaine, p/s) de groupes et sous-groupes d’aliments, et comparées entre elles. Pour chaque individu et pour chaque groupe et sous-groupe d’aliments, la variation entre diète observée et optimisée a été considérée comme non nulle (positive ou négative) lorsqu’elle était significativement supérieure à 1 p/s (en valeur absolue), et stable sinon. Les taux de concordance entre la variation moyenne et les variations individuelles ont été calculés pour chaque groupe et sous-groupe d’aliments.
Résultats et analyse statistique |
Pour 2 groupes d’aliments sur 8 (fruits et légumes (F&L) ; féculents), les fréquences variaient en moyenne dans le même sens pour le groupe et les sous-groupes qui le constituaient (F&L : +19 p/s dont légumes : +4,1 p/s et fruits : +13,8 p/s ; féculents : +5 p/s dont féculents raffinés : +2,6/s et non raffinés : +2,5/s). Pour les autres groupes (viandes/poissons/œufs, produits laitiers [PL], plats préparés, produits sucrés, fluides, matières grasses), les sous-groupes ne variaient pas tous dans le même sens que le groupe. Pour les PL, dont la fréquence diminuait en moyenne (−2,2 p/s), la fréquence du fromage diminuait aussi (−3,6 p/s), pas celle du lait (+0,6 p/s) ni des produits laitiers frais (+1,1 p/s). Pour les matières grasses ajoutées, dont la fréquence moyenne diminuait (−5,3 p/s), la fréquence des graisses animales diminuait aussi (−8,7 p/s) mais celle des huiles végétales augmentait (+2,6 p/s). Le taux de concordance du sens des variations individuelles avec le sens de la variation moyenne était supérieur à 60 % pour la moitié des sous-groupes, notamment les fruits, les légumes, les féculents raffinés et non raffinés (augmentation pour 90 %, 72 %, 62 % et 76 % des individus respectivement). Pour l’autre moitié des sous-groupes, la variation moyenne était difficilement généralisable à l’ensemble de la population. Par exemple, pour le fromage dont la fréquence diminuait en moyenne, 55 % des individus avaient une diminution de plus de 1 p/s.
Conclusion |
L’optimisation de rations individuelles indique que la recommandation d’augmenter les F&L et les féculents semble généralisable à l’ensemble de la population car elle porte sur des catégories d’aliments homogènes. Pour les autres catégories, la prise en compte des comportements individuels de consommation est incontournable et nous montre qu’avec notre répertoire alimentaire, il y a mille et une façon de respecter les recommandations nutritionnelles.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 31 - N° 1
P. 63 - février 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?