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Apport alimentaire en fer et risque de cancer du sein – modulation par une supplémentation en antioxydants dans l’étude SU.VI.MAX - 10/02/17

Doi : 10.1016/j.nupar.2016.10.083 
A. Diallo 1, , M. Deschasaux 1, P. Latino-Martel 1, S. Hercberg 1, F. Pierre 2, M. Touvier 1
1 Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Éren), Inserm U1153/Inra U1125/Cnam/université Paris 13, centre de recherche en épidémiologie et biostatistique Sorbonne Paris Cité (Cress), Bobigny, France 
2 Inra, UMR1331 Toxalim, équipe E9 : prévention & promotion de la cancérogenèse par l’alimentation, Toulouse, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction et but de l’étude

Des études épidémiologiques (dont une conduite sur la cohorte SU.VI.MAX) ont suggéré une augmentation de risque de cancer du sein liée à la consommation de charcuteries. De récentes études expérimentales ont montré que parmi les différents composés pro-carcinogènes des viandes rouges et charcuteries, le fer héminique serait le facteur prédominant en termes d’effet sur la carcinogenèse. En outre, les études expérimentales suggèrent que certains antioxydants pourraient moduler cette relation. L’objectif de cette étude était d’investiguer l’association prospective entre la consommation de fer et le risque de cancer du sein et, d’évaluer l’effet modulateur potentiel d’une supplémentation en antioxydants sur cette relation.

Matériel et méthodes

L’étude SU.VI.MAX est un essai randomisé en double aveugle versus placebo dans lequel les participants ont reçu quotidiennement un mélange de vitamines/minéraux antioxydants à doses nutritionnelles ou un placebo ; entre 1994 et 2002. La présente analyse prospective d’observation incluait 2 304 femmes, parmi lesquelles 88 ont développé un premier cancer du sein incident entre 1994 et 2007 (suivi moyen de 11,3 ans). Les données alimentaires à l’inclusion ont été évaluées par des enregistrements de 24h répétés en 1994–1995. Le risque de développer un cancer du sein a été comparé selon les tertiles d’apports en fer par des modèles de Cox multivariés dans l’échantillon total puis en stratifiant sur le groupe de supplémentation en antioxydants.

Résultats et analyse statistique

Nous avons observé une augmentation du risque de cancer du sein avec des niveaux supérieurs d’apport en fer HRT3 vs T1=1,67 (1,02–2,71), P tendance=0,04). Après stratification sur le groupe de supplémentation, les précédentes associations étaient statistiquement significatives dans le groupe placebo (HRT3 vs T1=2,80 (1,42–5,54), P tendance=0,003), mais pas dans le groupe supplémenté en antioxydants (P tendance=0,8). En outre, dans le groupe placebo, les augmentations de risque de cancer du sein associées à l’apport en fer étaient plus spécifiquement observées chez les sujets ayant des apports en lipides totaux (P tendance=0,046), EPA (P tendance=0,004) et DHA (P tendance=0,01) plus élevés.

Conclusion

Cette étude prospective suggère que le fer alimentaire serait associé à un risque accru de cancer du sein. Un des mécanismes impliqués pourrait être lié à la peroxydation lipidique par le fer héminique. Notre étude suggère également que les antioxydants pourraient moduler cette association en contrecarrant certains effets potentiellement pro-cancérigènes du fer sur le risque de cancer du sein.

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Vol 31 - N° 1

P. 65 - février 2017 Retour au numéro
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