S'abonner

Déterminants de la consommation de compléments solaires chez les femmes - 10/02/17

Doi : 10.1016/j.nupar.2016.10.091 
I. Savoye 1, 2, 3, , M.-C. Boutron-Ruault 1, 2, 3, M. Kvaskoff 1, 2, 3
1 CESP–équipe 9 : mode de vie, gènes et santé : épidémiologie intégrée transgénérationnelle, Inserm U1018 
2 Gustave-Roussy 
3 Université Paris Sud 11, Villejuif, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction et but de l’étude

Les compléments solaires riches en bêta-carotène sont largement utilisés en préparation de la peau au soleil. Si plusieurs études ont permis d’identifier les facteurs associés à l’utilisation de compléments alimentaires, le profil spécifique des utilisateurs de compléments solaires est actuellement inconnu. Notre objectif était d’étudier le profil des utilisatrices de ces compléments dans une population de femmes indemnes de cancer.

Matériel et méthodes

E3N (étude épidémiologique auprès de femmes de l’éducation nationale) est une cohorte prospective établie en 1990 portant sur 98 995 femmes françaises nées en 1925–1950. Des données sur le phénotype pigmentaire ont été recueillies à l’inclusion. En 2008, un questionnaire spécifique sur l’exposition solaire a été envoyé à tous les cas déclarés de cancers de la peau ainsi qu’à 3 témoins par cas, appariés aux cas sur l’âge, le département de naissance et le niveau d’études. L’étude a inclus 1 558 cas et 3 647 témoins. Le questionnaire a récolté l’utilisation et la fréquence de consommation de compléments solaires avant, pendant ou après une période d’exposition solaire au cours des 10 années précédentes. Des données détaillées sur les comportements d’exposition et de protection solaire au cours de la vie étaient également disponibles. Des modèles de régression logistique ajustés sur les facteurs pigmentaires ont été utilisés.

Résultats et analyse statistique

L’utilisation de compléments solaires a été rapportée chez 13 % (n=441/3401) des témoins de l’étude. Les utilisatrices de compléments solaires avaient généralement un phénotype plus clair (peau claire, cheveux clairs, yeux clairs, nombre élevé de grains de beauté et de taches de rousseur, sensibilité élevée au soleil) que les non-utilisatrices. Elles avaient plus tendance à avoir déjà utilisé des bancs solaires (odds-ratio [OR]=4,28 [intervalle de confiance à 95 %=3,47–5,75]) et à avoir un nombre élevé de coups de soleil (ptend<0,0001). Elles étaient également plus susceptibles d’utiliser de la crème solaire, notamment d’indices de protection solaire plus faibles (indice<8 : OR=6,28 [3,64–10,85] ; indice>30 : OR=3,36 [2,03–5,56]), et leur fréquence de ré-application de crème solaire au cours de l’exposition était plus élevée (ptend<0,0001) que celle des non-utilisatrices. Elles avaient un indice de masse corporelle (IMC) plus faible (ptend=0,009) et un niveau d’activité physique plus élevé (ptend=0,02), mais étaient également plus susceptibles d’être fumeuses (OR=1,39) ou ancienne fumeuses (OR=1,56) et consommaient davantage d’alcool (ptend=0,007). Enfin, les utilisatrices de compléments solaires avaient plus tendance à avoir déjà utilisé des contraceptifs oraux (OR=2,25) et des traitements hormonaux de la ménopause (OR=1,85) que les non-utilisatrices.

Conclusion

Le profil des utilisatrices de compléments solaires est associé à certains comportements à risque (exposition solaire, tabac, alcool) mais aussi à des facteurs liés à des comportements de santé (protection solaire, IMC faible, activité physique, traitements hormonaux). Ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles recherches sur les relations entre ces compléments et le risque de cancer.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2016  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 31 - N° 1

P. 69 - février 2017 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Évaluation quantitative d’un programme de promotion de l’activité physique dans un quartier de Saint-Denis
  • C. Buscail, M. Menai, B. Salanave, M. Painsecq, P. Daval, S. Hercberg, P. Lombrail, C. Julia
| Article suivant Article suivant
  • Étiquetage des allergènes alimentaires dans les produits transformés français
  • C. Battisti, A. Chambefort, O. Digaud, B. Duplessis, C. Perrin, J.-L. Volatier, J. Gauvreau-Beziat, C. Menard

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.