Déterminants de la consommation de compléments solaires chez les femmes - 10/02/17
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Les compléments solaires riches en bêta-carotène sont largement utilisés en préparation de la peau au soleil. Si plusieurs études ont permis d’identifier les facteurs associés à l’utilisation de compléments alimentaires, le profil spécifique des utilisateurs de compléments solaires est actuellement inconnu. Notre objectif était d’étudier le profil des utilisatrices de ces compléments dans une population de femmes indemnes de cancer.
Matériel et méthodes |
E3N (étude épidémiologique auprès de femmes de l’éducation nationale) est une cohorte prospective établie en 1990 portant sur 98 995 femmes françaises nées en 1925–1950. Des données sur le phénotype pigmentaire ont été recueillies à l’inclusion. En 2008, un questionnaire spécifique sur l’exposition solaire a été envoyé à tous les cas déclarés de cancers de la peau ainsi qu’à 3 témoins par cas, appariés aux cas sur l’âge, le département de naissance et le niveau d’études. L’étude a inclus 1 558 cas et 3 647 témoins. Le questionnaire a récolté l’utilisation et la fréquence de consommation de compléments solaires avant, pendant ou après une période d’exposition solaire au cours des 10 années précédentes. Des données détaillées sur les comportements d’exposition et de protection solaire au cours de la vie étaient également disponibles. Des modèles de régression logistique ajustés sur les facteurs pigmentaires ont été utilisés.
Résultats et analyse statistique |
L’utilisation de compléments solaires a été rapportée chez 13 % (n=441/3401) des témoins de l’étude. Les utilisatrices de compléments solaires avaient généralement un phénotype plus clair (peau claire, cheveux clairs, yeux clairs, nombre élevé de grains de beauté et de taches de rousseur, sensibilité élevée au soleil) que les non-utilisatrices. Elles avaient plus tendance à avoir déjà utilisé des bancs solaires (odds-ratio [OR]=4,28 [intervalle de confiance à 95 %=3,47–5,75]) et à avoir un nombre élevé de coups de soleil (ptend<0,0001). Elles étaient également plus susceptibles d’utiliser de la crème solaire, notamment d’indices de protection solaire plus faibles (indice<8 : OR=6,28 [3,64–10,85] ; indice>30 : OR=3,36 [2,03–5,56]), et leur fréquence de ré-application de crème solaire au cours de l’exposition était plus élevée (ptend<0,0001) que celle des non-utilisatrices. Elles avaient un indice de masse corporelle (IMC) plus faible (ptend=0,009) et un niveau d’activité physique plus élevé (ptend=0,02), mais étaient également plus susceptibles d’être fumeuses (OR=1,39) ou ancienne fumeuses (OR=1,56) et consommaient davantage d’alcool (ptend=0,007). Enfin, les utilisatrices de compléments solaires avaient plus tendance à avoir déjà utilisé des contraceptifs oraux (OR=2,25) et des traitements hormonaux de la ménopause (OR=1,85) que les non-utilisatrices.
Conclusion |
Le profil des utilisatrices de compléments solaires est associé à certains comportements à risque (exposition solaire, tabac, alcool) mais aussi à des facteurs liés à des comportements de santé (protection solaire, IMC faible, activité physique, traitements hormonaux). Ces résultats ouvrent la voie à de nouvelles recherches sur les relations entre ces compléments et le risque de cancer.
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Vol 31 - N° 1
P. 69 - février 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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