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Glaucome secondaire à une aniridie et glaucome congénital isolé dans une même fratrie : apports et limites de la génétique - 08/03/08

Doi : JFO-01-2007-30-1-0181-5512-101019-200609130 

B. Lise-Schneider [1],

P. Calvas [2],

O. Roche [3],

J.C. Lambert [4],

J.L. Dufier [3],

C. Costet-Fighiera [5]

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Glaucome secondaire à une aniridie et glaucome congénital isolé dans une même fratrie : apports et limites de la génétique

Introduction : Le glaucome congénital associé à une aniridie et le glaucome congénital isolé sont considérés comme des entités différentes. En effet, les anomalies des structures de l’angle ainsi que les gènes mis en cause sont différents. Nous rapportons l’observation de deux sœurs présentant ces deux types de glaucome, en insistant sur l’importance et la difficulté du conseil génétique.

Observations : Une enfant, sans antécédent familial particulier, présente à la naissance une aniridie bilatérale compliquée d’un glaucome bilatéral. Parallèlement à la prise en charge médicochirurgicale, un bilan général et génétique est réalisé. Celui-ci ne révèle aucune anomalie, et notamment aucune microdélétion n’est retrouvée au niveau du gène PAX6, responsable de l’aniridie. Le conseil génétique est donc favorable pour une deuxième grossesse chez ce couple. La sœur présente à la naissance un glaucome congénital bilatéral qui est, cette fois, isolé, sans aniridie. La nouvelle enquête génétique ne trouve aucune anomalie, que ce soit au niveau de PAX6, ou de FOXC1 et PITX2, des gènes impliqués dans le développement de la chambre antérieure. De plus, les deux sœurs ont hérité d’haplotypes différents pour le locus AN2 de l’aniridie, la responsabilité de ce gène étant ainsi écartée.

Discussion : L’hypothèse retenue à la naissance de la première enfant est qu’il s’agit d’un cas sporadique dont le gène muté ne peut être mis en évidence, ce qui représente actuellement 50 % des cas sporadiques. Le risque pour la deuxième grossesse était infime même s’il n’était pas nul. Le glaucome congénital isolé que présente la sœur reste non expliqué, n’entrant pas dans le contexte de l’aniridie et le rôle du gène PAX6 étant de toute façon éliminé. L’étude des gènes PITX2 et FOXC1 impliqués dans des dysgénésies du segment antérieur s’avère également négative. Ainsi, cette observation évoque la responsabilité d’un autre gène que PAX 6 dans l’aniridie, qui aurait de plus un rôle dans le glaucome congénital isolé.

Conclusion : L’analyse des pathologies congénitales d’un point de vue davantage génétique que clinique semble briser peu à peu les barrières établies entre les différents phénotypes des anomalies congénitales héréditaires. Même si l’association d’une aniridie et d’un glaucome congénital isolé dans une même fratrie est pour la première fois rapportée, elle n’apparaît pas si extraordinaire si l’on considère la complexité du développement de la chambre antérieure, impliquant de nombreux gènes qui restent à ce jour en grande partie méconnus.

Glaucoma with aniridia and isolated congenital glaucoma in siblings: contribution and limits of genetics

Introduction: Congenital glaucoma associated with aniridia and primary congenital glaucoma are regarded as different entities. Indeed, the abnormalities of the angle’s structures as well as the genes involved are different. We report the observation of two sisters presenting these two types of glaucoma with particular attention paid to the importance and the difficulty of genetic counseling.

Observations: Child L, with no particular family history, had presented bilateral aniridia complicated by bilateral glaucoma since birth. In addition to medical and surgical treatment, general and genetic investigations were undertaken that revealed no abnormalities. No microdeletion of the gene PAX6 responsible for the aniridia was found. Consequently, the genetic advice was in favor of a second pregnancy for this couple. At birth, L’s sister also presented bilateral congenital glaucoma, which was isolated, without aniridia. New genetic investigations were carried out but no abnormalities in PAX6, nor in FOXC1 or PITX2 involved in the development of the anterior chamber, were found. Moreover, the haplotypes for aniridia locus AN2 inherited by the two sisters were different, proof that this gene could not be responsible for the glaucoma.

Discussion: At L’s birth, the hypothesis retained was that she was a sporadic case whose gene mutation could not be identified (which happens in 50% of sporadic cases). The risk for the second pregnancy was negligible, although not null. The primary congenital glaucoma presented by L’s sister remains unexplained in the context of aniridia and the role of the PAX6 gene was eliminated. The study of PITX2 and FOXC1 genes involved in anterior segment dysgenesis proved that they were also not involved. Thus, this observation evokes the responsibility of a gene other than PAX6 in aniridia, which could also have a role in isolated congenital glaucoma.

Conclusion: Analysis of congenital pathologies from a more genetic than clinical point of view seems to progressively break down the barriers established between the various phenotypes of hereditary congenital anomalies. Even if the association of aniridia and primary congenital glaucoma in siblings is reported here for the first time, it does not appear so extraordinary if one considers the complexity of the anterior chamber’s development, which involves many genes, most of them still unidentified to date.


Mots clés : Aniridie , glaucome congénital primitif , génétique

Keywords: Aniridia , primary congenital glaucoma , genetics


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Vol 30 - N° 1

P. 44-48 - janvier 2007 Retour au numéro
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