Place de la nutrition entérale et de l’autosondage dans la prise en charge nutritionnelle au cours du cancer digestif. Étude prospective sur 298 patients - 06/09/17
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Les cancers digestifs ont un effet majeur sur l’état nutritionnel justifiant une prise en charge précoce. Aucune étude n’a permis de valider la place de la nutrition entérale. L’objectif était 1) d’évaluer la faisabilité d’un algorithme de prise en charge nutritionnelle préconisant la mise en place d’une nutrition entérale systématique lorsque la perte de poids était supérieure à 10 % et/lorsque la perte de poids était supérieure à 5 % avec une évaluation de la prise alimentaire (EPA) inférieure à 7/10 ou lorsque le patient présentait une anorexie majeure (EPA<3/10) 2) d’évaluer l’effet de la nutrition entérale sur la qualité de vie.
Matériel et méthodes |
Le recrutement a été exhaustif pendant une période d’un an incluant tout nouveaux patients diagnostiqués et pris en charge pendant la période.
Résultats |
Deux cent quatre vingt dix huit patients atteints de cancer digestif ont été dépistés. Les localisations carcinologiques les plus fréquemment retrouvées étaient le pancréas (43 %), le cholangiocarcinome (13 %), l’œsophage (12 %), le côlon (8 %), le cardia (8 %), l’estomac (5 %). Quarante-quatre patients avaient une perte de poids inférieure à 5 % et 254 une perte de poids supérieure à 5 % imposant une prise en charge personnalisée. Trente-cinq patients ont refusé la nutrition entérale. Quatre-vingt-dix-huit (32,8 %) ont bénéficié d’une nutrition entérale par sonde nasogastrique d’une durée moyenne de 2,8 mois, et sont rentrés dans un parcours d’éducation thérapeutique, d’emblée ou après échec de conseils diététiques et CNO (n=22). Ce groupe comprenait 63 % d’homme, d’âge 67 ans±9,6 (extrêmes : 37–88). Parmi ceux-ci, 48 présentaient des contre-indications à l’autosondage (incapacité physique, troubles mentaux, etc.) et dix ont refusé. Quarante (soit 40 %) ont bénéficié d’une éducation thérapeutique autosondage, 26 % une éducation thérapeutique sur le branchement et le débranchement de la poche et 34 % une éducation thérapeutique de sécurité. Aucun patient n’a bénéficié de nutrition parentérale. Parmi les patients sous nutrition entérale, 87 patients ont complété un questionnaire de qualité de vie de DUKE au moment du diagnostic éducatif et 60 également lors de l’évaluation finale (66,3 %). Les scores de DUKE calculés aux deux temps montrent une amélioration globale de la qualité de vie, de santé physique (en moyenne +12,9 %, p<0,005), santé mentale (en moyenne+12,6 % p<0,005), santé sociale (en moyenne+3,9 %, p<0,05), santé générale (en moyenne+9,8 %, p<0,005), santé perçue (en moyenne+11,6 %, p<0,05), estime de soi (en moyenne+7,6 %, p<0,005), anxiété (en moyenne +11,6 %, p<0,005), dépression (en moyenne+14,4 %, p<0,005), douleur (en moyenne+9,2 % p<0,05) et d’incapacité (en moyenne +16,6 %, p<0,05)
Conclusion |
Cette étude montre 1) que la nutrition entérale a une place essentielle dans la prise en charge nutritionnelle au cours des cancers digestifs, 2) que la nutrition entérale a un effet majeur sur la qualité de vie 3) que l’autosondage nasogastrique est réalisable chez 40 % des patients nécessitant une nutrition entérale.
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Vol 31 - N° 3
P. 227 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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