Vers un meilleur dépistage de la dénutrition en milieu hospitalier : révision des seuils de la transthyrétine - 06/09/17
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Résumé |
Introduction et but de l’étude |
En dépit de l’utilité démontrée de la transthyrétine dans le dépistage de la dénutrition, son utilisation demeure controversée principalement pour deux raisons : l’influence de l’état inflammatoire sur sa valeur et l’absence de consensus sur les seuils à utiliser. Une étude rétrospective menée sur une large cohorte nous a permis de proposer de nouveaux seuils ([transthyrétine]<0,2g/L pour la dénutrition et [transthyrétine]<0,11g/L pour la dénutrition sévère) permettant de ne pas sous-diagnostiquer la dénutrition [1 ]. Le but de la présente étude était double : valider prospectivement ces seuils et démontrer l’utilité de la transthyrétine y compris en présence d’une inflammation.
Matériel et méthodes |
L’étude prospective que nous avons conduite au sein de 29 services appartenant à notre centre hospitalo-universitaire a été réalisée entre octobre 2015 et mars 2016. Les patients, sélectionnés en fonction de la valeur des concentrations de transthyrétine (normale :≥0,2g/L ; basse :<0,2) et de protéine c-réactive [CRP] (basse :<15mg/L ; haute :≥15) ont été répartis en quatre groupes : [transthyrétine] normale/CRP]basse (n=50), [transthyrétine]normale/[CRP]haute (n=50), [transthyrétine]basse/[CRP]haute (n=57), [transthyrétine]basse/[CRP]basse (n=59). Le statut nutritionnel des participants (non dénutris, n=138 contre dénutrition modérée, n=43 contre dénutrition sévère, n=35) était déterminé cliniquement.
Résultats |
Parmi les 216 patients sélectionnés, les prévalences de dénutrition étaient significativement différentes entre les groupes, qu’il y ait présence d’un syndrome inflammatoire biologique ([transthyrétine]normale/[CRP]haute contre [transthyrétine]basse/[CRP]haute : 30 % contre 50 %, Pearson χ2=8,523 ; p=0,014) ou non ([transthyrétine]normale/[CRP]basse contre [transthyrétine]basse/[CRP]basse : 14 % contre 49 %, Pearson χ2=17,162 ; p<0,001). L’analyse des courbes ROC a révélé qu’un seuil de concentration de transthyrétine à 0,17g/L (n=216, AUC=0,674) permettait de dépister la dénutrition avec une bonne sensibilité (0,68) sans pour autant la surdiagnostiquer (spécificité de 0,67). Chez les patients dénutris, un seuil de 0,12g/L (n=78, AUC=0,609) permettait d’obtenir un bon compromis entre sensibilité et spécificité pour caractériser le degré de sévérité de la dénutrition (sensibilité : 0,53 ; spécificité : 0,73). Enfin, les valeurs des concentrations de protéine c-réactive et de transthyrétine n’étaient pas corrélées chez les patients dénutris (n=78 ; Spearman r=−0,190 ; p=0,096) ; ce qui n’était pas le cas pour les patients indemnes de dénutrition (n=138 ; Spearman r=−0,407 ; p<0,001).
Conclusion |
Des seuils de concentration de transthyrétine à 0,17g/L pour la dénutrition et de 0,12g/L pour déterminer la sévérité de celle-ci semblent être davantage adaptés pour diagnostiquer et caractériser efficacement la dénutrition, comparés aux seuils actuellement proposés par la Haute Autorité de santé (concentration de transthyrétine inférieure à 0,11g/L pour la dénutrition et à 0,05 pour la dénutrition sévère) qui sous-estiment clairement la dénutrition [2 ]. En outre, nos données suggèrent que la transthyrétine puisse tout à fait être utilisée en présence d’un syndrome inflammatoire biologique chez les patients dénutris ; ce qui peut se révéler très utile lorsqu’il s’agit de suivre l’efficacité de la renutrition, étant donné le manque d’outils suffisamment sensibles pour cela.
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Vol 31 - N° 3
P. 231-232 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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