Une dysbiose du microbiote intestinal comme facteur explicatif des troubles fonctionnels digestifs observés chez les patients dénutris sévères atteints d’anorexie mentale sous assistance nutritionnelle par voie entérale - 06/09/17
, C. Manichanh 3, E. Latour 1, F. Levenez 4, N. Cournède 1, J. Doré 4, J.-C. Melchior 1, 2Résumé |
Introduction et but de l’étude |
L’anorexie mentale est une maladie psychiatrique avec des conséquences somatiques potentiellement graves. Les troubles fonctionnels intestinaux sont une des complications les plus fréquemment rapportées dans la littérature. Leur physiopathologie reste, cependant, peu connue. L’objectif de ce travail était d’étudier l’association entre les troubles fonctionnels intestinaux et la dysbiose du microbiote intestinal dans une population de patients sévèrement dénutris, hospitalisés pour une assistance nutritionnelle par voie entérale.
Matériel et méthodes |
Les échantillons de selles de 33 patients (IMC : 11,7±1,5, âge : 32±12) et 22 témoins sains (IMC : 21±2, âge : 36±12) ont été collectés et analysés en utilisant méthode de séquençage de l’ARNr16s. L’analyse bioinformatique des résultats a été réalisée sur QIIME1.9.1 [1]. Les troubles fonctionnels intestinaux ont été évalués en utilisant le score composite de Francis.
Résultats |
Une dysbiose qualitative, mais non quantitative été identifiée dans le groupe des patients (n=33) comparativement au groupe témoins. Certains groupes bactériens potentiellement pathogènes (Klebsiella, Salmonella, etc.) étaient plus abondants chez les patients alors que, d’autres groupes bactériens (Eubacterium et Roseburia) impliqués dans l’équilibre immunitaire de la barrière intestinale étaient significativement plus abondants chez les témoins. La gravité des troubles fonctionnels intestinaux était fortement corrélée avec la dybiose bactérienne intestinale (r : 0581 pour Clostridiales sexe). D’autres associations entre une dysbiose du microbiote intestinal et certaines caractéristiques clinicobiologiques ont été identifiées (gravité de la dénutrition : IMC, la fonction intestinale : citrulline et hypertransaminasémie).
Conclusion |
Une dysbiose du microbiote intestinal a été identifiée chez les patients malnutris souffrant d’anorexie mentale. Cette dysbiose était fortement corrélée avec l’intensité des TFD, à la gravité de la dénutrition et à d’autres troubles métaboliques. Une étude plus large, comparant le microbiote intestinal des patients avant et après retour à un poids normal est nécessaire pour confirmer et compléter ces résultats.
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Vol 31 - N° 3
P. 232 - septembre 2017 Retour au numéro
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