Impact d’une supplémentation en vitamine D sur les fonctions immunitaires et la réponse vaccinale chez des sujets âgés carencés - 06/09/17
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Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Il est bien établi que l’immunosénescence contribue à l’augmentation de l’incidence des maladies infectieuses et à la diminution de la réponse vaccinale. Le système immunitaire est une cible privilégiée de la vitamine D qui potentialise la réponse innée, et inversement, inhibe la réponse adaptative. Au cours du vieillissement, la déficience en vitamine D est fréquemment observée et contribue probablement au risque accru de dysimmunité. Dans ce contexte, l’objectif de notre étude était d’évaluer l’impact d’une supplémentation en vitamine D chez des sujets de plus de 65 ans carencés en vitamine D sur la capacité des cellules immunocompétentes et la réponse vaccinale.
Matériel et méthodes |
Après randomisation (V1), les volontaires carencés en vitamine D (25(OH)D<30ng/mL) ont reçu durant 3 mois soit une supplémentation en 25-hydroxyvitamine D (groupe D, n=20 ; 100 000 UI/15j) soit un placebo (groupe P, n=20). À l’issue de cette période, une vaccination antigrippale (Vaxigrip®, Sanofi-Aventis) a été réalisée chez tous les sujets (V2) puis la réponse vaccinale été évaluée 28j plus tard (V3). À ces trois temps ont été explorés : les taux plasmatiques de 25(OH)D et de cathélicidine (peptide antimicrobien et antiviral), la réponse vaccinale (taux de séroprotection et de séroconversion), le phénotypage lymphocytaire et les taux plasmatiques de cytokines pro- et anti-inflammatoires. Une analyse de variance à deux voies a été réalisée suivie d’un test post-hoc de Newman-Keuls.
Résultats |
Pour le groupe D, le taux plasmatique de 25(OH)D augmentait significativement (V1 20,7±5,7 contre V2 44,3±8,6ng/mL) puis diminuait significativement à 36,5ng/mL à V3. Le taux de cathélicidine restait inchangé quels que soient le groupe et le temps considéré (V2 : D- 67,5±7,3 contre P- 56,6±4,4 ; V3 : D- 69,4±6,0 contre P- 64,5±4,7ng/mL, ns). Les taux de séroprotection (H3N2 : D- 79,0 contre P- 84,2 %, ns) et de séroconversion ne variaient pas à V3 (H1N1 : D- 21,1 contre P- 26,3 % ; H3N2 : D- 36,8 contre P- 42,1 %, ns). Le phénotypage lymphocytaire indiquait dans le groupe D à V2 une baisse des Th1 (D- 5,1±0,8 contre P- 7,1±1,1 %,ns) et une augmentation des Th2 (D- 42,0±2,7 contre P- 39,4±5,0 %,ns) avec une diminution significative du rapport Th1/Th2 (D- 0,12 contre P- 0,18). L’exploration cytokinique a montré pour le groupe D une diminution significative du taux d’IFNγ à V2 (D- 7,3±1,3 contre P- 15,8±7,5pg/mL, p<0,05) et à V3 (D- 16,3±3,8 contre P- 42,1±20,7pg/mL, p<0,05) et une augmentation du taux de TGFβ à V3 (D- 20,8±2,4 contre P- 11,5±2,6pg/mL, p<0,05).
Conclusion |
Dans nos conditions, la supplémentation en vitamine D du sujet âgé carencé permet de normaliser le taux de 25(OH)D, de modifier le rapport Th1/Th2 en faveur d’un profil tolérant, de favoriser la production de cytokines anti-inflammatoires et de limiter celle de cytokines pro-inflammatoires. Ces effets pourraient contribuer à limiter l’inflammation à bas bruit et l’immunosénescence.
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Vol 31 - N° 3
P. 235-236 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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