S'abonner

Influence d’un diagnostic de cancer sur l’évolution de l’alimentation, selon le statut socioéconomique : résultats de l’étude de cohorte e3n - 06/09/17

Doi : 10.1016/j.nupar.2017.06.066 
A. Affret 1, 2, 3, , F. Mancini 1, 2, 3, M.-C. Boutron-Ruault 1, 2, 3, F. Clavel-Chapelon 1, 2, 3, G. Fagherazzi 1, 2, 3
1 Gustave-Roussy 
2 Université Paris-Sud 
3 Inserm U1018, centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP), Villejuif, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction et but de l’étude

Le World Cancer Research Fund (WCRF) a établi des recommandations nutritionnelles destinées à la prévention primaire et tertiaire des cancers mais peu de données de la littérature permettent de savoir si elles sont suivies. Le but de cette étude a été d’évaluer l’impact d’un diagnostic de cancer sur l’évolution à long terme de l’alimentation chez des femmes de l’étude E3N, et d’évaluer comment l’environnement socioéconomique intervenait dans cette relation.

Matériel et méthodes

Un total de 55 223 femmes issues de la cohorte E3N a été inclus. Elles ont toutes répondu à un questionnaire de fréquence alimentaire en 1993 et 2005, ce qui nous a permis d’estimer des apports alimentaires quotidiens moyens aux deux temps. Des données socioéconomiques à l’échelle individuelle (niveau d’éducation, nombre d’enfants, activité professionnelle, revenus) et contextuelle (zone d’habitation, indice de défaveur social de la zone de résidence-FDep99) ont également été utilisées. Entre 1993 et 2005, 3678 femmes ont été diagnostiquées d’un cancer. Des modèles de régression linéaire ont été utilisés pour évaluer si le diagnostic de cancer avait un impact sur l’évolution des apports alimentaires. Les analyses ont été stratifiées par groupe socioéconomique et les modèles ont été ajustés sur l’âge, l’indice de masse corporelle, l’activité physique, les apports des différents groupes alimentaires en 1993 et le temps écoulé entre le premier questionnaire de fréquence alimentaire et la survenue du cancer.

Résultats

Après survenue d’un cancer, les femmes augmentaient plus leur consommation de fruits que celles n’ayant pas eu de cancer lorsqu’elles avaient un niveau d’éducation élevé (+0,24 portions ; p=0,02) ; avaient eu trois enfants ou plus (+0,30 portions ; p=0,01) ; n’avaient pas d’activité professionnelle (femmes n’ayant jamais travaillé ou à la retraite) (+0,13 portions ; p=0,002) ; ou avaient de hauts revenus (+0,28 portions ; p=0,005). Pour ce qui est de l’environnement socioéconomique contextuel, après survenue d’un cancer, les femmes augmentaient plus leur consommation de fruits que celles n’ayant pas eu de cancer lorsqu’elles vivaient dans le sud de la France (+0,30 portions ; p=0,008) ; vivaient dans l’ouest (+0,42 portions ; p=0,04) ou dans des zones peu défavorisées (+0,23 portions ; p=0,04).

Conclusion

Nous avons observé que seules les femmes de statut socioéconomique élevé modifiaient favorablement leur alimentation suite à la survenue de cancer mais seule leur consommation en fruits était augmentée, ce qui suggère la nécessité de mieux diffuser les messages de prévention après cancer, avec une attention particulière pour les milieux moins favorisés. Les recommandations nutritionnelles liées aux cancers auraient besoin d’être modulées selon l’environnement socioéconomique des populations. Il est également primordial de poursuivre à communiquer sur l’importance d’adopter une alimentation saine en prévention primaire et tertiaire des cancers.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2017  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 31 - N° 3

P. 245 - septembre 2017 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Profils de biomarqueurs de nutriments et risque de démence
  • A. Samieri, C. Amadieu, S. Lefèvre-Arbogast, C. Delcourt, J.-F. Dartigues, C. Helmer, C. Féart
| Article suivant Article suivant
  • Survie, statut évolutif et facteurs associés à l’hypermétabolisme au cours de la sclérose latérale amyotrophique
  • P. Jésus, B. Marin, P. Fayemendy, M. Nicol, G. Lautrette, H. Sourisseau, P.-M. Preux, P. Couratier, J.-C. Desport

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.