Évolution de l’activité physique mesurée par accélérométrie après chirurgie bariatrique - 06/09/17
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La chirurgie bariatrique entraîne une perte de poids majeure, une amélioration des comorbidités de l’obésité et de la capacité physique (VO2max). L’évolution de l’activité physique habituelle reste discutée, variant selon l’outil de mesure : les données déclaratives (questionnaires) indiquent toutes une augmentation de l’activité physique, les données objectives (compteurs de mouvement type accéléromètres) sont en faveur d’un maintien de l’activité physique après chirurgie. Les relations entre l’activité physique et la capacité physique ou la composition corporelle ont été peu étudiées. Nos objectifs sont de mesurer de façon objective l’évolution de l’activité physique 6 mois après une bypass gastrique et d’analyser les relations entre l’activité physique, la capacité physique et la composition corporelle.
Matériel et méthodes |
L’étude fait partie du projet Promise, un essai contrôlé et randomisé visant à optimiser le suivi après une bypass gastrique, auquel ont participé 94 femmes sévèrement obèses (2010 à 2014, service de nutrition, Pitié-Salpêtrière). L’activité physique habituelle a été mesurée pendant 7j avant et 6 mois après une bypass gastrique, à l’aide d’un accéléromètre Actigraph GT3x. La composition corporelle était mesurée par absorptiométrie DEXA et le VO2max lors d’une épreuve d’effort maximale sur bicyclette ergométrique. Les données postopératoires ont été comparées aux données préopératoires à l’aide des tests de Wilcoxon (variables continues) et McNemar (variables catégorielles). L’évolution du VO2max et de la composition corporelle a été analysée selon le niveau d’activité physique postopératoire (Mann-Whitney).
Résultats |
Nous avons obtenu des données valides pour 65 patientes (âge : 43,0±10,1 ans, IMC préopératoire : 44,2±6,0kg/m2, durée de port de l’accéléromètre : ≥13h/j). Avant la bypass gastrique, les patientes pratiquaient en moyenne 27±17min/j d’activité physique d’intensité modérée, dont la majorité en sessions de très courte durée (14,3±16,8 % de l’activité physique pratiquée en sessions d’au plus 10min). Le niveau minimum d’activité physique recommandé (150min/semaine d’activité physique d’intensité modérée, en sessions d’au moins 10min) était atteint par 6 % des patientes. Après la bypass gastrique, les patientes pratiquaient en moyenne 34±25min/j d’activité physique d’intensité modérée (+7min/j, p<0,05) et 17 % atteignait le niveau d’activité physique recommandé. Nous avons observé une variabilité interindividuelle : l’activité physique a augmenté chez 62 % des patientes et diminué chez 37 % d’entre elles. La proportion d’activité physique d’une durée d’au moins 10min a augmenté après une bypass gastrique (19,6±18,9 %, p<0,05). Les patientes pratiquant plus de 150min/semaine d’activité physique d’intensité modérée, comparativement à celles en pratiquant moins, ont obtenu une plus forte diminution du pourcentage de masse grasse (−15,0±6,7 % contre −11,6±4,4 % p<0,05) et une augmentation du VO2max (+6,6±25,4 % contre −0,9±32,2 %, p<0,05).
Conclusion |
L’activité physique d’intensité modérée augmente significativement après une bypass gastrique, mais il existe une forte variabilité interindividuelle. Le niveau d’activité physique après une bypass gastrique est associée positivement à l’évolution de la composition corporelle et de la capacité physique. Les facteurs pouvant expliquer l’évolution favorable ou défavorable de l’activité physique après une chirurgie de l’obésité doivent être mieux étudiés.
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Vol 31 - N° 3
P. 253 - septembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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