L'automédication chez la femme enceinte - 09/03/08
B. Schmitt [1] :
Sage-femme Voir les affiliationsL'objectif de notre étude a été de définir la prévalence de l'automédication chez la femme enceinte et de rechercher des facteurs médico-obstétricaux et socio-économiques pouvant expliquer un éventuel recours à l'automédication. Elle a été réalisée auprès de 263 patientes en consultation prénatale dans le secteur public et libéral, de septembre à décembre 2000. Par un questionnaire testé et validé, les patientes ont été interrogées sur le thème de l'automédication et de l'information médicale. 91 % des patientes de cette étude ont consommé au moins un médicament le jour de l'enquête, avec une moyenne de 3,1 spécialités différentes. Sur les 263 patientes de l'étude, 56 ont eu recours à l'automédication, soit 21,3 %. Les deux classes pharmaco-thérapeutiques concernées ont été principalement les antalgiques et les médicaments de la classe gastro-entérologique. 21,4 % des patientes ont consommé des médicaments potentiellement dangereux pour elles et leur enfant (salicylés, vitamines, dextropropoxyphène, sédatifs d'origine végétale et médicaments à base de codéine). 55 % des patientes de la population totale et 51,8 % des patientes s'automédiquant ont eu une information sur la prise de médicament pendant la grossesse. La moitié de ces dernières sont au troisième trimestre de leur grossesse et 82 % d'entre-elles ont été suivies par un gynécologue-obstétricien. Dans le groupe « automédiqué », les données socio-démographiques et habitudes de vie étudiées n'ont pas permis de mettre en évidence un profil particulier. La majorité des patientes s'automédiquant ont consommé des médicaments dits de « confort », ne présentant pas de réels dangers pour la mère ou le foetus, à condition que le respect des posologies soit assuré. Une minorité de femmes ont utilisé des médicaments potentiellement dangereux. La facilité d'obtention en vente libre de spécialités dites « hors liste », le coût peu onéreux de ces médicaments et l'implication des médias favorisent l'automédication. La SAge-femme a un devoir d'information auprès des femmes enceintes sur les risques d'automédication.
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Vol 31 - N° 2
P. 211 - avril 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.