Étude de la morbidité maternelle après interruption volontaire de grossesse pour motif thérapeutique, de 1988 à 1998, en Isère - 09/03/08
Introduction-Objectif : Depuis sa création, le RHEOP procède à un recueil de données sur les Interruptions Volontaires de Grossesse pour Motif « Thérapeutique » (IVGT) auprès des maternités du département de l'Isère et des maternités des départements limitrophes. Après avoir réalisé une synthèse de la littérature nous avons souhaité connaître la morbidité maternelle liée à l'IVGT enregistrée par le RHEOP afin de compléter l'information due aux patientes.
Méthode : Notre étude a porté sur 609 cas IVGT de femmes domiciliés dans l'Isère de 1988 à 1998, avec recueil complémentaire d'informations sur la méthode de l'interruption et sur les complications maternelles observées.
Résultats : L'âge maternel moyen était de 30.8 ans (SD : 6,5 ans). 50 % de ces interruptions ont eu lieu après 22 SA. Dans 41 % des cas le motif était une anomalie congénitale à caryotype normal, dans 35 % il s'agissait d'une aberration chromosomique, dans 14 % d'une autre cause foetale et dans 10 % des cas d'une cause maternelle. Une césarienne a été nécessaire chez 16 femmes (soit 2,6 %), avec un taux similaire entre les périodes [1988-1992] et [1993-1998] (p = 0,06). Les méthodes employées ont varié de façon significative entre ces deux périodes (p < 0,001). L'utilisation de la mifepristone est passé de 4 % à 70 %, la pose de laminaires de 19 % à 8 % et une légère diminution des prostaglandines par voie locale et générale a été observée, de 53 % à 45 %. Il existe également entre les deux périodes une réduction de la durée entre les premières contractions et l'expulsion avec une diminution de la classe « plus de 24 H » en faveur de celle « 6 à 12 heures » (p = 0,017).
Aucun décès n'est survenu. 36 complications non infectieuses modérées ont été observées chez 35 femmes, soit 5,7 % (2 déchirures cervicales, 8 rétentions secondaires, et 26 fois une hémorragie sans transfusion). Des complications non infectieuses graves ont été observées chez 5 femmes, soit 0,8 % des cas (2 ruptures utérines, 3 transferts en service de réanimation, 4 hémorragies avec transfusion, une CIVD et 4 hystérectomies. Les complications infectieuses (répertoriées jusqu'à J7) ont été au nombre de 8, soit 1,3 % des cas (endométrites, pelvipéritonite, abcès de paroi, infections vaginales). Parmi ces 8 femmes, 6 avaient bénéficié d'une antibioprophylaxie.
Discussion-Conclusion : Au total, si le taux global des complications répertoriées après IVGT est de 7,6 % (46 femmes concernées), les complications graves sont rares, moins de 1 % des femmes concernées. Ces données sont superposables aux données de la littérature pour les complications graves, alors qu'il existe des variations pour les autres, comme par exemple l'infection avec des taux compris entre 0,4 % et 2,4 %. L'estimation des taux de complications à long terme (infections après le 8 e jour, stérilité secondaire, retentissement psychologique) ne sera valide qu'à partir d'une étude prospective multicentrique.
Plan
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Vol 31 - N° 2
P. 212-213 - avril 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.