Syndrome des antiphospholipides et accidents obstétricaux des 2 e et 3 e trimestres - 09/03/08
A.-S. Bats [1],
E. Cynober [1],
V. Lejeune [1],
C. Cudeville [1],
K. Trabelsi [1],
J. Milliez [1],
B. Carbonne [1]
Voir les affiliationsCertaines complications de la grossesse font partie intégrante de syndrome des antiphospholipides primitif (SAPL). Les plus fréquentes sont les fausses couches spontanées à répétition du 1 er trimestre. D'autres complications plus tardives et souvent plus sévères sont également rencontrées : mort foetale in utero (MFIU), retard de croissance intra-utérin (RCIU), pré-éclampsie sévère, hématome rétro-placentaire (HRP)…
Nous rapportons le suivi prospectif de 22 patientes porteuses d'un SAPL et ayant des antécédents de complications gravidiques sévères des 2 e ou 3 e trimestres de la grossesse
Patientes et méthodes : 22 patientes porteuses d'un SAPL découvert à l'occasion d'antécédents obstétricaux sévères de type vasculaire (15 MFIU, 5 pré-éclampsies et 2 RCIU sévères isolés).
Les patientes ont été, pour la majorité, traitées au cours de la grossesse par une association d'aspirine et d'héparine de bas poids moléculaire (HBPM).
La surveillance reposait sur la clinique, une échographie mensuelle avec Dopplers ombilical et utérin dès le premier trimestre et une surveillance de RCF au cours du troisième trimestre. En l'absence de toute anomalie, l'accouchement était provoqué entre 37 et 38 SA. Un groupe témoin composé de patientes ayant une grossesse normale et sans antécédents obstétricaux a également eu une mesure du Doppler utérin au premier trimestre.
Résultats : Dans cette population à très haut risque, mais recevant un traitement préventif et bénéficiant d'une surveillance très rapprochée, nous n'avons eu à déplorer aucune récidive de MFIU. Quatre patientes ont présenté une pré-éclampsie, une a eu un HRP et 7 ont eu un nouveau-né de poids inférieur au 10 e percentile à la naissance. Quatre accouchements ont eu lieu avant 37 SA.
L'index diastolique utérin était bas au premier trimestre de la grossesse, sans différence entre le groupe de patientes avec SAPL et les témoins. L'existence d'un notch bilatéral était très fréquente au premier trimestre, sans différence entre les cas et les témoins.
La valeur prédictive positive du Doppler utérin est très médiocre au 1 er trimestre mais elle s'améliore au fur et à mesure que le terme progresse. En revanche, la valeur prédictive négative semble correcte dès le 1 er trimestre de la grossesse (90 %) et n'évolue pas sensiblement avec le terme.
Conclusion : Une surveillance rapprochée systématique et standardisée de la grossesse, associée à un traitement préventif par aspirine et HBPM, permet d'espérer une issue favorable de la grossesse dans de nombreux cas de SAPL associés à des antécédents obstétricaux sévères. Devant les difficultés évidentes à mettre en place une étude randomisée, il est difficile d'affirmer l'importance respective de la surveillance et celle du traitement dans l'issue favorable de ces grossesses.
L'évaluation correcte du Doppler utérin précoce dans cette situation nécessite de plus nombreux cas.
Plan
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Vol 31 - N° 2
P. 213-214 - avril 2002 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.