Le risque suicidaire est-il majoré sous isotrétinoïne ? Analyse des données nationales de l’assurance maladie (SNIIRAM 2009–2016) - 25/11/17
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Résumé |
Introduction |
L’isotrétinoïne orale a été accusée d’induire un risque suicidaire, en particulier dans la phase initiale du traitement. Nous avons analysé le risque de tentative de suicide (TS) sous isotrétinoïne à partir des données nationales exhaustives de l’assurance maladie (SNIIRAM 2009–2016) qui couvrent 98 % de la population française.
Matériel et méthodes |
Tous les sujets ayant eu au moins une délivrance d’isotrétinoïne entre 10 et 50 ans sur la période 2009–2016 ont été sélectionnés. Le risque de TS (défini par une hospitalisation codée TS) a été analysé, par périodes de 2 mois : avant, pendant, et après l’initiation de l’isotrétinoïne, en établissant des ratios standardisés d’incidence (SIR) par rapport à la population française, en tenant compte du sexe, de l’âge, de l’année et du mois. Une seconde analyse a recherché un sur-risque de TS dans les 2 mois qui suivent l’initiation d’isotrétinoïne par une analyse case-time-control qui compare la fréquence d’initiation d’isotrétinoïne dans la période « à risque » des 2 mois précédant la TS, à celle, chez le même sujet, de la période témoin qui précède la période à risque, et qui tient compte de l’éventuelle évolution naturelle des initiations entre les deux périodes, mesurée par l’observation faite chez des témoins n’ayant pas fait de TS (10 témoins appariés par cas). Le risque pour une période de 3 mois post-initiation a été étudié en analyse secondaire.
Résultats |
Au total, 4533 TS chez 3561 sujets ont été observées dans notre « population isotrétinoine » de 447 396 sujets. Les ratios standardisés d’incidence de TS étaient inférieurs à 1, avant mais aussi après l’initiation du traitement (Annexe A). Parmi les 3954 TS de la seconde analyse, et leurs 39 540 témoins, le risque de TS dans les 2 mois après l’initiation était de OR=0,87 (IC95 % : 0,66–1,14 ; p=0,30), et dans les 3 mois de OR=0,87 (IC95 % : 0,64–0,99 ; p=0,042).
Discussion |
Cette étude dépasse de beaucoup en nombre d’événements et donc en puissance statistique toutes les études préalablement menées sur cette question. Nous mettons en évidence un risque abaissé de TS chez les patients recevant de l’isotrétinoïne, notamment dans les 2 à 3 mois qui suivent l’initiation. Pour en rendre complètement compte, nous proposons la conjonction de 2 effets : (1) un processus de sélection des patients par les dermatologues consistant à écarter de la prescription d’isotrétinoïne les sujets les plus à risque de faire une TS ; (2) une diminution de la part du risque de TS lié à l’acné elle-même, dans les 2 à 3 premiers mois de traitement conséquence de l’efficacité thérapeutique rapide de l’isotréninoïne.
Conclusion |
Les prescripteurs semblent avoir adapté les décisions d’indication de l’isotrétinoïne selon un rapport bénéfice–risque particulièrement pertinent pour la santé publique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Acné, Isotrétinoïne, Risque suicidaire
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.036. |
Vol 144 - N° 12S
P. S58-S59 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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