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Étude française rétrospective des patients VIH greffés d’organe développant un sarcome de Kaposi - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.069 
C. Charpentier 1, , J. Delyon 1, M.-N. Peraldi 2, A. Coilly 3, B. Barrou 4, S. Barrette 5, E. Ducroux 6, C. Legeai 7, C. Lebbe 1
1 Dermatologie, Saint-Louis 
2 Nephrologie, Tenon 
3 Centre hépato biliaire, Paul-Brousse 
4 Transplantation, La Pitié-Salpêtrière, Paris 
5 Dermatologie, La Pitié-Salpêtrière, Paris 
6 Dermotologie, Édourd-Herriot, Lyon 
7 Biomedecine, Paris 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

La maladie de Kaposi (MK) est une prolifération vasculaire associée à HHV8, promue par l’immunodépression (ID). La double ID liée au VIH et aux immunosuppresseurs nécessaires chez les greffés d’organe (GO), peux augmenter l’incidence et la sévérité de la MK.

Matériel et méthodes

Étude rétrospective, multicentrique en France. La collecte de données est en cours depuis janvier 2017 (base crystal de l’agence de biomédecine et groupe Peau et Greffe d’Organe de la SFD). Les critères d’inclusion sont les patients VIH et GO, qui ont développé une MK prouvée histologiquement. Le critère d’étude porte sur la prévalence et la gravité de la MK.

Observations

Cinq cas de MK chez les patients VIH GO (4 hommes et 1 femme), ont été inclus. Ils étaient originaires de zone à prévalence élevée pour HHV8 (4 du bassin méditerranéen, 1 d’Afrique sub-Saharienne). Trois étaient homosexuels masculins.

Résultats

La MK a été diagnostiquée entre 7 et 25 ans après le VIH, alors que l’infection était bien contrôlée (charge virale indétectable depuis>4 ans, n=4, et depuis<6 mois, n=1). La MK a été diagnostiquée dans les 12 mois après la GO (n=4) et après 60 mois pour un patient. Au moment du diagnostic de MK, les patients recevaient du tacrolimus (n=5), associé à du mycophénolate mofétil et de la prednisone (n=3), de la prednisone seule (n=1), ou de la prednisone associée à de l’Imurel* (n=1). 4 patients présentaient une atteinte cutanée isolée (lymphoedème et moins de 10 lésions papulonodulaires) (Annexe A), 1 patient avait une atteinte cutanée, ganglionnaire (mésentérique) et digestive (nodule de l’intestin grêle). 4 patients ont été traités par conversion de tacrolimus en inhibiteur de mTOR, et 1 patient par switch de mycophénolate mofétil en azathioprine. 3 patients avaient une réponse complète et durable 1 à 2 ans après cette conversion, dont l’un avec un traitement complémentaire par radiothérapie et 5-FU local. Les deux autres patients ont présenté une réponse partielle (à 1 an pour celui avec une atteinte digestive, et à 6 ans pour l’autre).

Discussion

Au total, 378 greffés rénaux VIH sont déclarés à l’agence de biomédecine, dont 3 avec MK ; et 353 greffés hépatiques VIH, dont 2 avec MK. Dans notre série, les MK sont de bon pronostic et gérables selon les règles habituelles de MK post-GO. Dans la littérature, 7 patients VIH GO développant une MK sont décrits : 4 après transplantation rénale, 3 après transplantation hépatique, 2 ont une atteinte viscérale. Une résolution complète a été obtenue dans 4 cas après la conversion en inhibiteur de mTOR, et dans 1 cas après conversion et traitement par docetaxel. L’évolution a été fatale dans 2 cas malgré la conversion en inhibiteur de mTOR (les 2 patients avec atteinte viscérale).

Conclusion

Chez les patients VIH GO, la MK ne semble pas plus grave, et répond aux thérapeutiques usuelles. La poursuite du recueil de données en France, nous permettrait de mieux définir l’évolutivité et la gravité de ce type de patients.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Greffe d’organe, Maladie de Kaposi, VIH


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.069.


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Vol 144 - N° 12S

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