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Infections cutanées dues à Staphylococcus lugdunensis - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.071 
P. Del Giudice 1, , J. Gillon 2, A. Fribourg 2, L. Roudière 2, T. Hubiche 1
1 Infectiologie – dermatologie, CHI Fréjus-Saint-Raphael, Fréjus 
2 Laboratoire de biologie, CHI Fréjus-Saint-Raphael, Fréjus 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Staphylococcus lugdunensis est un staphylocoque jugé émergent et rapporté comme une bactérie pathogène comparable à S. aureus et responsable entre autres d’infections cutanées. Quelques observations ou petites séries de cas rétrospectives l’ont comparé à S. aureus quant à sa pathogénicité. Toutefois, cette bactérie est dépourvue des gènes producteurs des toxines habituellement incriminées dans les infections cutanées à S. aureus. Nous avons réalisé une étude dans le but d’en décrire les manifestations cliniques cutanées.

Matériel et méthodes

Il s’agit d’une étude prospective menée au CHI de Fréjus-Saint-Raphael de 2009 à 2016. Tous les patients consécutifs ayant un S. lugdunensis isolé d’un prélèvement cutané ont été inclus. Une fiche d’information standard a été complétée incluant l’âge, le sexe, le traitement, la présence d’autres bactéries, la localisation de l’infection et l’histologie quand cela était réalisé. Le diagnostic clinique précis était toujours réalisé par un dermatologue du service soit au moment de l’examen du patient, soit en le reconvoquant après isolement du germe, soit le cas échéant par l’interrogatoire du médecin/chirurgien ayant pris en charge le patient. Des photos cliniques ont été réalisées quand cela était possible. Par ailleurs, nous avons comparé cette série de cas à des infections cutanées à S. aureus de la même période préalablement inclus dans les mêmes conditions.

Résultats

Quatre-vingt-deux patients, âgés de 12 à 85 ans (moyenne 51, médiane 54). Les cas étaient classés en 10 différents diagnostics ; les principaux étant : kystes sébacés infectés (17 ; 20 %), prélèvement de site opératoire (16 ; 19,5 %), paronychie (9 ; 11 %), « abcès » (9 ; 11 %), maladie de Verneuil (8, 10 %) et cellulite (7, 8,5 %). 3 avaient une infection récurrente. La plupart des lésions étaient uniques. Les localisations principales étaient la région périnéale 29 (34 %), pied (8 : 10 %), jambe (7 ; 8 %). La comparaison avec les infections à S. aureus de la même période montre une épidémiologie différente (1 seul enfant pour S. lugdunensis) ainsi que des manifestations cliniques différentes (pas d’impétigos ou de furoncles pour S. lugdunensis et une majorité d’infections secondaires)

Discussion

Il s’agit de la seule étude prospective et ayant pour objet les manifestations cliniques dermatologiques dues à S. lugdunensis. Elle montre qu’il s’agit dans la majorité des cas, d’infections secondaires puisque survenant sur une lésion préexistante. Cela est cohérent en l’absence de toxines similaires à celles produites par S. aureus telles que la PVL ou les exfoliatines et responsables d’infections primaires ou secondaires.

Conclusion

Il s’agit de la première étude des manifestations dermatologiques dues à S. lugdunensis. Nos résultats contredisent les observations ou petites séries de cas publiés en montrant des manifestations cliniques différentes de celles de S. aureus.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Infection bactérienne, Staphylococcus aureus, Staphylococcus lugdunensis


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Vol 144 - N° 12S

P. S77 - décembre 2017 Retour au numéro
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