Arrêt ou espacement de l’immunothérapie (anti-PD1) en cas de rémission ou d’intolérance, dans le mélanome métastatique - 25/11/17
Résumé |
Introduction |
Les immunothérapies anti-PD1 ont considérablement amélioré le pronostic des patients atteints de mélanome stade IV, qu’il s’agisse d’une première ligne de traitement ou non. L’objectif de notre travail était d’évaluer le devenir des patients après arrêt ou espacement de l’immunothérapie en cas de rémission partielle ou complète ou en cas d’intolérance.
Matériel et méthodes |
Depuis septembre 2015, les patients traités par pembrolizumab ou nivolumab pour un mélanome stade IV au sein du département qui obtenaient une rémission prolongée partielle (RP) ou complète (RC) à l’imagerie (scanner ou PET scanner), ou qui présentaient une intolérance grade 3 ou 4 se sont vu proposer un espacement voire un arrêt de traitement. Pour chaque patient, la durée moyenne du traitement, la durée moyenne de rémission avant adaptation du traitement, la durée de rémission depuis l’espacement ou l’arrêt du traitement ont été évalués.
Résultats |
18patients ont été inclus dans l’étude, 8 hommes et 10 femmes, âgés de 28 à 87 ans (âge moyen 67,5 ans) répartis en 4 groupes : patients en RC dont le traitement a été arrêté (G1 n=4) ; patients en RC dont le traitement a été espacé (G2 n=3) ; patients en RP dont le traitement a été espacé (G3 n=6) ; patients en RP dont le traitement a été arrêté pour toxicité (G4 n=5). Les causes de modification pour toxicité de grade 3 ou 4 étaient : lichen pemphigoïde, hépatite aiguë, pneumopathie d’hypersensibilité, myasthénie. Actuellement avec un recul moyen 5,5 mois, l’ensemble des 18 patients est toujours en RP ou RC et est toujours suivi par imagerie trimestrielle afin de dépister une rechute (Annexe A).
Discussion |
Par analogie aux autres immunothérapies, notamment aux anti-CTLA4 tels que l’ipilimumab induisant une rémission prolongée avec un schéma thérapeutique standard incluant un nombre limité de perfusions, nous avons proposé d’espacer voire d’arrêter les traitements par anti-PD1 dès l’obtention d’une rémission significative. Le principe de l’immunothérapie permet d’envisager cette possibilité sans perte d’efficacité. Une étude récente rapportée par Ladwa R et al. sur 29 patients suivis après arrêt des anti-PD1, 26 maintiennent une RP ou RC, rejoignant les résultats de l’étude KEYNOTE-006 présentés à l’ASCO 2017 (RobertC et al.).
Conclusion |
Dès l’obtention d’une rémission partielle stable et prolongée, l’espacement des intervalles de traitement pourrait permettre le maintien de cette rémission au long cours avec de plus un intérêt pharmacoéconomique et en termes d’épargne de toxicité. Un arrêt de l’immunothérapie pourrait également être envisagé chez les patients en rémission complète prolongée. Le recueil systématique des données de suivi de notre échantillon permettra d’évaluer si les rémissions obtenues se maintiennent au long cours. Les résultats seront à confirmer sur une cohorte de plus grande ampleur, notamment multicentrique, afin de proposer une attitude consensuelle.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Anti-PD1, Mélanome métastatique
Plan
☆ | Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.094. |
Vol 144 - N° 12S
P. S90 - décembre 2017 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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