Caractéristiques cliniques et déterminants de survenue de la maladie de kaposi au cours de l’infection par le VIH : étude cas-témoin rétrospective de 16 ans à Yaoundé, Cameroun - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
L’infection par le VIH a totalement changé la présentation de la maladie de Kaposi (MK), entraînant ainsi une croissance rapide et une forme plus agressive qu’avant l’ère du VIH. Bien que l’Afrique subsaharienne soit la plus touchée par le VIH, les caractéristiques cliniques et les facteurs déterminants de la MK restent mal connus dans la région.
Buts |
Cette étude visait à déterminer les caractéristiques épidémiologiques et cliniques de la MK ainsi que les déterminants de survenue de cette maladie chez les patients infectés par le VIH résidant au Cameroun.
Méthodologie |
Nous avons mené une étude rétrospective cas-témoin (1:3) à l’hôpital central de Yaoundé au Cameroun. Les cas étaient des patients séropositifs au VIH suivis sur le site d’étude de 2001 à 2016, chez qui le diagnostic de MK à été posé après confirmation histologique. Les témoins étaient des patients séropositifs suivis pendant la même période, exempts de MK et appariés aux cas selon l’âge et le sexe. Une analyse par régression logistique a permis d’étudier les facteurs de risque potentiels de la MK.
Résultats |
Des 14 220 dossiers étudiés, 316 cas de MK ont été identifiés, soit une incidence de 2,2 %. Un total de 266 cas (55 % hommes) a été inclus dans notre étude, auxquels 798 témoins ont été appariés. L’âge des patients variait de 17 à 72 ans avec une moyenne de 37,7±9,6 ans. Au moment du diagnostic de l’infection, les taux de CD4 allaient de 1 à 885 cellules/mm3 pour les cas et de 1 à 1366 cellules/mm3 pour les témoins avec une médiane de 174 cellules/mm3 et 172 cellules/mm3, respectivement (p=0,865). Les lésions étaient principalement localisées sur la peau (81,6 %), suivies des muqueuses (15,8 %). Les principaux aspects cliniques étaient: le lymphœdème (35 %), les papulo-nodules (25,8 %) et les macules d’érythémato-angiomatoses (14,3 %). À l’analyse univariée par régression logistique, le diabète (OR [IC95 %]: 2,9 [1,2–7,2]; p=0,03), le prurigo (OR [IC95 %]: 0,3 [0,1–0,8]; p=0,01) et un taux de CD4≥500 cellules/mm3 (OR [IC95 %]: 0,5 [0,3–0,8]; p=0,003) étaient les 3 facteurs ayant un impact significatif sur la survenue de la MK. Après analyse multivariée, seul le taux de CD4≥500 cellules/mm3 (OR ajusté [IC95 %]: 0,4 [0,2–0,8]; p=0,01) était significatif.
Conclusion |
La MK est fréquente chez les personnes infectées par le VIH au Cameroun, et constitue un mode de révélation fréquent de la maladie. Les patients avec un taux de CD4≥500 cellules/mm3 peuvent présenter un risque plus faible de développer la MK.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Épidémiologie, La maladie de Kaposi, VIH, Yaoundé, Cameroun
Plan
Vol 145 - N° 4S
P. A44-A45 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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