Mastite tuberculeuse : à propos d’un cas - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
La mastite tuberculeuse ou la tuberculose mammaire est une affection rare, même en pays d’endémie. Elle représente environ 0,06 % à 0,1 % de l’ensemble des localisations tuberculeuse et le 0,025 % à 4,5 % de l’ensemble la pathologie mammaire. Elle se rencontre essentiellement durant la période d’activité génitale, habituellement entre l’âge de 20 et 40 ans, et reste rare chez la femme ménopausée. Elle serait favorisée par la grossesse, la lactation et la multiparité. Son diagnostic est difficile vu la multiplicité et la non-spécificité de ses aspects cliniques et radiologiques qui sont souvent trompeurs et posent un réel problème de diagnostic avec les cancers du sein. Nous vous rapportons un cas de mastite tuberculeuse droite confirmée par la positivité des examens bactériologiques (culture).
Observation |
Patiente M.A., âgée de 66 ans, ménopausée et mère de 6 enfants, aux antécédents d’allaitement, admise pour une ulcération du sein droit secondaire à l’incision d’un nodule suppuré qui évolue depuis 6 mois. Cette lésion est sous mamelonnaire. Elle siège au niveau du quadrant inféro-interne débordant sur le quadrant inféro-externe du sein droit. L’aspect est celui d’une ulcération linéaire mesurant 3cm de longueur sur 0,5cm de largeur à bordure surélevée, irrégulière et violacée et à fond sec, par endroits fibrineux. La pression de la lésion provoque l’écoulement d’un liquide séropurulent. La palpation des seins retrouve 2 nodules de 1,5 à 2cm de diamètre, mobiles, paramammelonnaires du sein droit. L’aspect du mamelon droit est normal. La pression des mamelons n’a pas objectivé d’écoulement mamelonnaire. Les aires ganglionnaires sont libres.
La mammographie a objectivé des ganglions intramammaires droits.
L’échographie mammaire a visualisé une formation liquidienne au niveau du sein droit.
L’intradermoréaction à la tuberculine est fortement positive (induration de 20mm de diamètre à la 72e heure). La cytoponction d’un nodule paramamelonnaire du sein droit montre des amas de cellules épithélioïdes. L’examen histologique d’un fragment cutané retrouve un aspect de granulome tuberculoïde sans nécrose caséeuse. La culture du pus sur le milieu de Löwenstein-Jensen a identifié des colonies du Mycobacterium tuberculosis (4 colonies au 28e jour).
La radiographie thoracique de face est sans particularité.
La recherche du bacille de Koch dans les crachats, les urines et les pertes s’est révélée négative. La sérologie du VIH a été négative et le reste du bilan biologique a été normal.
Une trithérapie antituberculeuse a été instaurée (rifampicine, isoniazide et pyrazinamide pendant 2 mois) suivie de l’association de la rifampicine et de l’isoniazide pendant 4 mois. La réponse thérapeutique a été favorable au prix d’une lésion séquellaire pigmentée et légèrement déprimée.
Conclusion |
La mastite tuberculeuse est une affection rare. Elle peut être primitive ou secondaire à d’autres localisations tuberculeuses. Concernant notre patiente, le diagnostic de tuberculose mammaire a été retenu devant les critères cliniques, radiologiques, anatomopathologiques et bactériologiques (culture). Il s’agit d’une forme primitive sachant qu’un autre foyer tuberculeux n’a pas été décelé.
Ce cas clinique tire son originalité du fait de la rareté de la pathologie et du terrain sur lequel elle est survenue à savoir chez une femme ménopausée. Le diagnostic repose sur l’examen anatomopathologique et les résultats bactériologiques. La mastite tuberculeuse revêt des tableaux cliniques et radiologiques souvent confondus avec ceux d’un cancer du sein.
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Vol 145 - N° 4S
P. A49 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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