Résistance thérapeutique de la leishmaniose cutanée à l’antimoniate de méglumine par voie générale : à propos de 7 cas - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
L’antimoniate de méglumine (ADM) constitue le traitement de référence de la leishmaniose cutanée (LC) en Tunisie. Certains échecs thérapeutiques sont attribués à une résistance émergente à cette molécule.
Buts |
Recenser les cas de LC résistante à l’ADM et en décrire les caractéristiques clinico-épidémiologiques et évolutives.
Méthodes |
Étude rétrospective entre janvier 2016 et mai 2017, colligeant les patients hospitalisés pour LC confirmée par un examen parasitologique, ayant reçu un traitement bien conduit à base d’ADM par voie générale avec un contrôle parasitologique positif.
Résultats |
Parmi les 53 cas de LC hospitalisés pendant la période d’étude, nous avons retenu 7 cas de LC résistantes à l’ADM (13,2 %). Il s’agissait de 7 patients âgés de 13 à 58 ans (âge moyen de 45 ans), dont 2 hommes et 5 femmes porteurs d’une forme ulcéro-nodulaire dans 10 cas, lupoïde dans 5 cas et érysipélatoïde dans 2 cas. Les lésions étaient uniques chez 4 patients et multiples dans 3 cas. Elles siégeaient au niveau du visage dans 3 cas, au niveau des jambes dans 3 cas et au niveau de l’avant-bras dans 1 cas. La LC était associée à une dissémination sporotrichoïde dans 1 cas. La durée moyenne d’évolution était de 8 mois. Dans les 7 cas, Il s’agissait d’une LC à Leishmania major. Un patient avait reçu des injections intra-lésionnelles d’ADM avant la cure par voie générale. La durée du traitement par voie générale était de 13 à 16jours. Tous les patients ont reçu 60mg/kg/jour. Il n’y avait aucune réponse clinique après la cure et les parasites étaient toujours présents au prélèvement parasitologique de contrôle. Quatre patients ont reçu une deuxième cure d’ADM par voie générale, pendant 15jours, toujours sans réponse favorable alors que les 3 autres étaient traités par des cures séquentielles de métronidazole avec cicatrisation dans 2 cas.
Conclusion |
Ce travail souligne la fréquence des patients atteints de LC dont les lésions ne cicatrisaient pas sous un traitement bien conduit par l’ADM. L’émergence de leishmanies résistantes à l’ADM peut contribuer à cet échec thérapeutique. Une étude indienne récente a estimé à 60 % le taux de résistance primaire ou secondaire des leishmanies à l’antimoine, un taux qui ne dépassait pas initialement les 10 %. Ainsi, tout échec thérapeutique d’une LC traitée par ADM devrait faire suspecter une résistance à cette molécule. Le métronidazole peut être proposé comme alternative thérapeutique.
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Vol 145 - N° 4S
P. A58 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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