Placard érosif du visage et néo du sein : quel diagnostic ? - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
Les métastases cutanées du cancer du sein représentent une localisation secondaire rare et de mauvais pronostic. Leur aspect clinique, leur localisation ainsi que leur délai d’apparition sont variables, pouvant égarer le diagnostic.
Nous rapportons l’observation d’une métastase cutanée d’un cancer du sein d’aspect clinique atypique.
Observation médicale |
Il s’agit d’une patiente de 65 ans suivie pour un carcinome mammaire invasif du sein gauche, d’emblée métastatique au poumon et au foie. Elle avait bénéficié d’une chimiothérapie néoadjuvante, avec une très bonne réponse. Puis, elle a bénéficié d’un Patey gauche, d’une radiothérapie adjuvante puis d’une hormonothérapie pendant 5 ans.
Trois mois avant son admission, elle avait présenté une papule couleur chair en regard du bord externe de l’œil gauche, indolore, augmentant rapidement de taille et évoluant vers une plaque dure, ulcérée par endroits.
L’examen clinique retrouvait un placard érythémateux érosif de l’hémiface gauche, siège de larges ulcérations saignant au contact, très induré à la palpation, empêchant l’ouverture de l’œil et associé à un blindage cervical.
L’histologie révélait une localisation dermique d’un adénocarcinome peu différencié et invasif, compatible avec l’origine mammaire. L’hercept test était positif.
L’IRM de la face objectivait un aspect de cellulite non collectée palpébrale et jugale gauche.
La patiente a bénéficié de soins locaux puis a été adressée au service d’oncologie, où un traitement par trastuzumab et chimiothérapie de première ligne palliative a été démarré.
Après 6 mois d’évolution, la lésion a cicatrisé, avec une épidémisation complète.
Discussion |
L’intérêt de notre observation réside dans la rareté des métastases cutanées du cancer du sein, la localisation au niveau de la face, ainsi que l’aspect érosif simulant une radionécrose.
Le carcinome mammaire invasif est très lymphophile, et connu pourvoyeur de métastases à distance.
Chez notre patiente, la localisation de la lésion métastatique à distance de la néoplasie primitive, ainsi que l’aspect ulcéré et hémorragique de la lésion témoignent du stade avancé de la maladie cancéreuse.
La prise en charge thérapeutique repose sur une chimiothérapie palliative visant à améliorer la survie sans progression, la survie globale ainsi que la qualité de vie.
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Vol 145 - N° 4S
P. A68 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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