Une botryomycose cutanée engendrée par une morsure d’âne : un nouveau cas - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
La botryomycose est une pathologie infectieuse bactérienne granulomateuse chronique suppurée. Elle est rare et peut se localiser au niveau de la peau et des viscères. Sa survenue est favorisée par des facteurs prédisposants, le plus souvent un traumatisme. Nous décrivons le cas d’une patiente mordue par un âne à l’âge de 7 ans au niveau de la jambe et ayant présenté 10 ans après, une botryomycose cutanée du même membre.
Observation |
Patiente âgée de 28 ans, sans antécédents pathologiques particuliers, mordue par un âne à l’âge de 7 ans au niveau de la face antérieure de la jambe droite. Elle a présenté pendant 10 ans, un placard nodulaire, progressivement fistulisant, au niveau de la même jambe. À l’admission, la patiente était en bon état général, apyrétique, avec un membre inférieur droit tuméfié, fait d’un placard nodulaire polyfistulisé, allant du 1/3 inférieur de la jambe jusqu’au 1/3 inférieur de la cuisse droite. On note la présence de lésions bourgeonnantes au niveau de ces fistules, et issu de pus par endroit. Aussi, une cicatrice déprimée au niveau de la face antérieure de la jambe (séquelle de la morsure) et une impotence fonctionnelle du membre. Les sérologies VIH, et hépatiques C et B étaient négatives. Les prélèvements mycologiques étaient stériles. L’analyse bactériologique des biopsies cutanées ont mis en évidence le Staphylococcus aureus à deux reprises. L’examen histologique a montré une infection granulomateuse abcédée à grains, évoquant plus des grains bactériens, en faveur d’un botryomycose. La patiente a été traitée par une bi-antibiothérapie adaptée à l’antibiogramme du S. aureus, notamment par la ciprofloxacine et le sulfaméthoxazole/triméthoprime. On a également rajouté des applications hebdomadaires d’acide trichloro-acétique dilué à 50 % au niveau des lésions bourgeonnantes des fistules.
Discussion/conclusion |
La botryomocose cutanée est une entité rare et peu connue. La morsure d’âne, n’a pas encore été décrite comme étant responsable d’une botryomycose. Les traumatismes comme les morsures de serpent, une perfusion en intraveineuse au long cours, une blessure par une fourchette de foin ont été retrouvés. Les diagnostics différentiels doivent être éliminés, surtout les mycétomes fongiques. Le S. aureus est le plus incriminé, mais on y retrouve souvent plusieurs germes en même temps (aérobies/anaérobies). Ce qui fait la difficulté de stérilisation des lésions. L’œil de l’anatomopathologiste doit l’évoquer devant un infiltrat inflammatoire fait de granulome à centre basophile d’amas de grains et à périphérie éosinophilique (appelé : phénomène de Splendore–Hoeppli, non pathognomonique), aspect corrélé au contexte clinique.
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Vol 145 - N° 4S
P. A69-A70 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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