La métaplasie osseuse cutanée est une complication connue mais non habituelle observée généralement après une chirurgie de l’abdomen ou de l’os. Elle peut survenir, également, sur une pathologie cutanée sous-jacente qu’elle soit inflammatoire ou tumorale.

Illustrer, à travers une observation, un cas de métaplasie osseuse cutanée sur cicatrice de brûlure.

Il s’agit d’une patiente âgée de 61 ans sans ATCD pathologique notable qui était suivie dans notre consultation pour une lésion ulcéro-bourgeonnante apparue depuis 5 ans sur une cicatrice de brûlure. De multiples biopsies avaient été pratiqué concluant toutes à une hyperplasie épidermique avec fibrose et inflammation chronique du derme sans signes de spécificité ni de malignité. Depuis 3 mois l’ulcération est devenue kératosique, calcifiée par endroit. L’examen dermatologique révélait une plaque indurée poikilodermique mal limitée de la fesse droite faisant 6cm de gd axe, sur laquelle siège une ulcération longiligne faisant 2cm de longueur dont le centre est occupé par une formation blanchâtre dur a la palpation fortement adhérente au tissu sous-jacent. Un scanner des parties molles a montré une calcification avec épaississement cutané de la paroi postéro-supérieur de la fesse droite. Une exérèse chirurgicale de la lésion bourgeonnante et calcifiée était réalisée. L’examen anatomopathologique avait révélé un remaniement fibrohyalins et inflammatoire cicatriciels du derme et un foyer de métaplasie osseuse. L’évolution était marquée par une cicatrisation complète de la lésion.

La présence de foyer de métaplasie osseuse cutanée peut être d’origine primitive ou secondaire. Les formes secondaires proviennent de l’ossification d’un granulome inflammatoire ou d’une cicatrice non complètement guérie comme est le cas de notre malade. On en rencontre dans la sclérodermie, l’acné, le pilomatricome (tumeur de Malherbe), aux sites des hématomes, au cours du remaniement du stroma de certaines tumeurs épithéliales ou encore dans l’ostéodystrophie d’Albright. Deux hypothèses sont suggérées, une stipule une métaplasie des cellules multipotentes du tissu conjonctif en cellules ostéogéniques et l’autre un ensemencement des cellules périostées ou cellules périchondrales dans la perte de substance cutanée.