Psoriasis pustuleux généralisé induit par l’hydroxychloroquine : à propos d’un cas - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
Des nombreux facteurs, incluant des médicaments, peuvent déclencher un psoriasis pustuleux. Nous rapportons le cas d’un tel psoriasis induit par la prise de l’hydroxychloroquine.
Observation |
Une patiente âgée de 38 ans était admise pour une érythrodermie évoluant depuis un mois. Elle était suivie pour une suspicion de lupus érythémateux depuis deux mois ayant nécessité sa mise sous hydroxychloroquine. À l’examen, elle présentait des lésions généralisées maculeuses érythémateuses non prurigineuses parsemées de pustules par endroit confluentes en larges plaques, touchant tout le corps y compris le visage accompagnée d’une fièvre. Il s’y associait une éruption érythémato-squameuse du cuir chevelu, une langue scrotale et une onycholyse sans autre anomalie de l’examen clinique. La biologie révélait un syndrome inflammatoire biologique et une hypocalcémie. Cet aspect clinique évoquait une pustulose exanthématique aiguë généralisée ou un psoriasis pustuleux généralisé. La biopsie cutanée montrait des pustules multiloculaires sous-cornées. Le diagnostic de psoriasis pustuleux généralisé induit par l’hydroxychloroquine a été fortement évoqué et confirmé par une enquête de pharmacovigilance. L’hydroxychloroquine était arrêtée. Un traitement local à base de dermocorticoïdes était initié. L’évolution était marquée par une desquamation généralisée accompagnée d’apyrexie et de normalisation progressive du bilan biologique. Un fond d’érythème généralisé persistait pendant plusieurs jours. Une guérison était obtenue au bout de plusieurs semaines. Aucune rechute de psoriasis n’a été notée après un an d’évolution réconfortant le caractère induit de cette dermatose.
Discussion |
Cette observation rapporte un nouveau cas de psoriasis pustuleux généralisé induit par la prise d’hydroxychloroquine. Seulement six cas de psoriasis pustuleux induit par l’hydroxychloroquine sont rapportés. Le délai d’apparition des lésions après l’introduction du traitement chez notre patiente était d’un mois, ce qui concorde avec les cas précédemment décrits. L’arrêt de l’hydroxychloroquine associé à des soins locaux a permis la rémission lente, mais, durable. Pour les cas publiés, l’arrêt de l’hydroxychloroquine associé à des soins locaux a été suffisant pour 3 cas, le méthotrexate a été utilisé avec succès pour un cas, et le recours à l’infliximab a été nécessaire pour un cas.
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Vol 145 - N° 4S
P. A81 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.