Dermatite urticarienne neutrophilique : à propos d’un cas - 28/04/18
Résumé |
Introduction |
Les dermatoses neutrophiliques représentent un large spectre de maladies inflammatoires associant plusieurs entités cliniques. Elles sont caractérisées histologiquement par un infiltrat neutrophile dermique intense sans vascularite significative. La dermatose urticarienne neutrophilique (DUN) est une entité récemment décrite qui apparaît souvent dans un contexte de maladie systémique. Nous rapportons une nouvelle observation.
Observation |
Madame N.S. âgée de 57 ans, porteuse d’une hépatite B sous entécavir depuis 4 mois, consultait pour des plaques érythémateuses inflammatoires infiltrées des jambes associées à des papules érythémateuses des pieds et des mains. Les lésions évoluaient depuis deux semaines. La patiente était fébrile et se plaignait d’arthralgies au niveau des grosses articulations. Le reste de l’examen physique révélait une tuméfaction au niveau des genoux et des poignets en rapport avec une synovite. Il n’y avait pas de photosensibilité. Le bilan biologique montrait un syndrome inflammatoire biologique (VS=97 ; CRP=49) et des anticorps antinucléaires faiblement positifs (1/180). La biopsie cutanée a confirmé le diagnostic d’une dermatose urticarienne neutrophilique. La patiente était mise sous corticothérapie générale à la dose de 0,5mg/kg/j en association à la colchicine à la dose de 1mg/j avec disparition complète des lésions.
Discussion |
Le concept de « dermatose neutrophilique urticarienne » a récemment été proposé par D. Lipsker et al. pour désigner une éruption cutanée qui est cliniquement distincte de l’urticaire commune ou de la vascularite urticarienne par son caractère peu surélevé et non prurigineux ainsi que par sa couleur rouge pâle. La DUN est caractérisée histologiquement par un infiltrat neutrophilique périvasculaire et interstitiel (dit « en file indienne »), avec une importante leucocytoclasie mais sans vascularite ni œdème dermique. Elle s’associe préférentiellement à des affections systémiques. Les associations signalées à ce jour comprennent l’arthrite juvénile idiopathique, la maladie de Still, le lupus érythémateux disséminé, le syndrome de Schnitzler. Des cas faisant suite à une prise médicamenteuse ou à une infection streptococcique ont été rapportés. Par ailleurs, l’association à une hépatite B n’a pas été décrite auparavant. Notre patiente ne présente pas assez de critères pour retenir une connectivite bien défini. Cependant, la surveillance à moyen et à long terme paraît nécessaire afin de détecter une manifestation ultérieure d’une maladie de système, vu la fréquence de l’association et le terrain sous-jacent. La colchicine qui a été efficace chez notre patiente, illustre l’intérêt des inhibiteurs de la migration des polynucléaires neutrophiles, comportant aussi la disulone, dans le traitement la DUN.
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Vol 145 - N° 4S
P. A82 - mai 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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