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Ulcère de Marjolin : une complication redoutable des séquelles de brûlures - 28/04/18

Doi : 10.1016/j.annder.2018.03.159 
S. Salim , F.Z. El Gaitibi, M. Meziane, N. Ismaili, L. Bnezekri, K. Senouci, B. Hassam
 Service de dermatologie-vénérologie, CHU Ibn Sina, Rabat, Maroc 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’ulcère de Marjolin désigne la transformation maligne d’une cicatrice de brûlure ou de toute autre plaie ou ulcération chronique. Le type histologique prédominant reste le carcinome épidermoïde (CE). Nous voulons souligner la gravité de cette pathologie de part sa fréquence, le plus souvent sous-estimée, son agressivité, ainsi que les particularités de sa prise en charge à travers 3 cas du service de dermatologie Ibn Sina de Rabat.

Observations

Il s’agit de 3 patients, une femme et deux hommes, de bas niveau socio-économique, dont la moyenne d’âge était de 55 ans. Qui consultaient pour des tumeurs ulcéro-bourgeonnantes intéressant le membre inférieur (creux poplité, genou, cuisse et jambe) apparue sur des cicatrices anciennes de brûlures thermiques profondes. L’intervalle de latence moyen entre la survenue de la brûlure et l’installation de la tumeur était de 22 ans. L’examen anatomopathologique des lésions objectivait un carcinome épidermoïde infiltrant. Le bilan d’extension fait de TDM thoraco-abdomino-pelvienne et d’échographie des aires ganglionnaires a révélé des métastases ganglionnaires chez l’un des patients et des métastases pulmonaires pour un autre.

Le traitement a consisté à une exérèse large de la tumeur avec des marges de sécurité de 1cm dans un 1er temps, suivi après examen anatomopathologique de la pièce et contrôle histologique des marges, d’un deuxième temps chirurgical pour la couverture de la perte de substance. Un curage ganglionnaire a été réalisé chez la première malade. Une absence de récidive a été notée après un recul de 4 ans en moyenne.

Discussion

L’ulcère de Marjolin a été décrit par François-Nicolas Marjolin en 1828. L’incidence de l’ulcère de Marjolin est très différemment estimée selon les études, mais elle semble être corrélée au niveau de médicalisation et d’accès aux soins. Elle est plus importante dans les pays sous-médicalisés en général. Il s’agit d’une maladie de la cinquantaine, à caractère insidieux, survenant dans des délais avoisinant trois décades après le traumatisme initial. L’aspect clinique le plus commun est la forme ulcérée, et le type histologique prépondérant est le carcinome épidermoïde très lymphophile. Le traitement de choix est l’exérèse large de la tumeur, suivie d’une reconstruction (par greffe ou par lambeau) après le résultat anatomopathologique des limites d’exérèse. L’amputation reste la seule alternative, quand un traitement conservateur est impossible ou lors des récidives. Le curage ganglionnaire est discuté mais reste préférable. La radiothérapie est indiquée en traitement adjuvant sur le site tumoral et sur le site de curage, tandis que la chimiothérapie n’est de mise qu’en cas de métastases à distance. Le pronostic est généralement péjoratif et bien plus sombre que celui des carcinomes cutanés non cicatriciels, avec des taux de morbidité, de mortalité et de récidive particulièrement élevés.

Le traitement préventif est la meilleure arme thérapeutique. Il repose sur la couverture cutanée des brûlures aiguës profondes, la rééducation (mobilisation active et passive plus massage), et la prise en charge des cicatrices par compression (vêtements compressifs et plaques de silicone). L’hydratation cutanée au moyen d’émollients neutres, permet d’éviter le dessèchement cutané, l’apparition de fissures et la réouverture des plaies.

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Vol 145 - N° 4S

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