Les oméga-3 préviennent l’altération de la couche de mucus, le stress du réticulum endoplasmique et l’inflammation induits par un régime obésogène au niveau du colon de souris fat-1 - 15/11/18
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Un régime obésogène induit d’importantes altérations de la barrière intestinale, une endotoxémie métabolique et une inflammation chronique dite de bas bruit. La couche de mucus recouvrant l’intestin, principalement constituée de la glycoprotéine Muc2 produite par les cellules caliciformes, maintient les bactéries du microbiote à distance des cellules hôtes, empêchant ainsi une activation du système immunitaire. Il a été montré qu’un régime obésogène était capable d’altérer l’épaisseur de cette couche de mucus en association avec une inflammation et un stress du réticulum endoplasmique. Les oméga-3 exercent de puissants effets anti-inflammatoires, et un enrichissement tissulaire en oméga-3 permet de réduire, lors d’un régime obésogène, l’inflammation chronique dite de bas bruit et de maintenir l’intégrité de la fonction barrière de l’intestin.
Le principal objectif de cette étude a été de déterminer si, lors d’un régime obésogène, un enrichissement tissulaire en oméga-3 pouvait prévenir, au niveau du colon, l’altération de l’épaisseur de la couche de mucus.
Matériel et méthodes |
Les souris transgéniques fat-1, capables de convertir les oméga-6 en oméga-3, présentent de ce fait une importante diminution du ratio oméga-6/oméga-3, sans qu’une supplémentation alimentaire en oméga 3 soit nécessaire. Des souris fat-1 et sauvages (WT) ont été nourries avec un régime obésogène ou avec un régime contrôle durant 12 semaines. L’épaisseur de la couche de mucus a été mesurée après une coloration BA/PAS et des marqueurs d’inflammation et du stress du réticulum endoplasmique ont été quantifiés par RT-qPCR.
Résultats et analyse statistique |
Nos résultats montrent que, comparativement aux souris WT, l’expression de Muc2 reste inchangée et l’épaisseur de la couche de mucus est préservée chez les souris fat-1 nourries avec un régime obésogène. De plus, chez ces dernières, l’expression des marqueurs de l’inflammation (TNF-α et IL1-β) ainsi que du stress du réticulum endoplasmique (XBP1 et GRP78) ne sont pas altérés, contrairement à ce qui a été observé chez les souris WT.
Conclusion |
De part ces effets protecteurs, les omega-3 semblent être une piste thérapeutique prometteuse dans la lutte contre l’obésité notamment par leur capacité à préserver l’intégrité de la barrière intestinale. Le microbiote jouant un rôle majeur dans l’homéostasie intestinale et le maintien de la fonction barrière de l’intestin, des études complémentaires doivent être réalisées afin d’étudier les effets d’un enrichissement tissulaire en oméga-3 sur la composition du microbiote intestinal en relation avec l’épaisseur de la couche de mucus. Pour cela, nous proposons d’effectuer des transplantations de microbiote de souris fat-1 chez des souris WT et/ou axéniques soumises à un régime obésogène.
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Vol 32 - N° 4
P. 234 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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