Les indices nutritionnels de la démarche IPAQSS ne conduisent pas à dépister et prendre en charge les patients dénutris à l’hôpital : revue de 2120 dossiers d’un CHU - 15/11/18
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Résumé |
Introduction et but de l’étude |
La dénutrition à l’hôpital est un fléau mais n’est pourtant pas reconnue. La HAS en France recueille régulièrement des indicateurs de qualité et de sécurité des soins (IPAQSS), et parmi ceux-ci il existe des indices nutritionnels (poids, taille, IMC et perte de poids). Le renseignement de ces critères dans le dossier des patients est bien sûr nécessaire pour dépister des patients dénutris mais faut-il encore que ces valeurs soient prises en compte par les équipes médicales et paramédicales.
Matériel et méthodes |
Étude rétrospective à partir des audits sur le dépistage de la dénutrition, réalisés dans les services cliniques d’un CHU, de 2012 à 2016. Audit réalisé sur 30 dossiers de patients ayant une DMS>48h, avec un courrier de sortie et non décédés dans l’unité, tirés au sort dans chaque service. Ces audits regardaient si le recueil du poids, de la taille, de l’IMC, de la perte de poids, le diagnostic de dénutrition et la prise en charge avaient été réalisés. A posteriori, les 2 infirmières « nutrition », ont revu chaque dossier et ont défini l’état nutritionnel du patient. Les résultats sont exprimés en pourcentage.
Résultats et analyse statistique |
Parmi, 2120 dossiers (49 % en médecine, 44 % en chirurgie, 10 % en gériatrie) (52 services) ont été analysés. Dans les 48heures suivant l’admission : renseignement du poids à 84 %, taille à 94 %, IMC à 74 % et variation de poids à 46 %. Pour 827 dossiers (39 %), ces paramètres insuffisamment renseignés ne permettaient pas de déterminer l’état nutritionnel. L’analyse porte sur 1293 dossiers. Les services ont identifié et mentionné la dénutrition dans 224 dossiers (17 %) dont 100 étaient sévèrement dénutris. Une prise en charge a été retrouvée pour 98 % (220) des patients reconnus dénutris par le service. Mais la prise en charge des dénutris sévères par une assistance nutritionnelle n’était notée que pour 20 % d’entre eux. La dénutrition n’était mentionnée que dans 54 % des courriers de sortie. Sur les 1293 dossiers, l’UTN a estimé que 427 patients (33 %) étaient dénutris dont 149 sévèrement (12 %). Les patients dénutris étaient hospitalisés en médecine 57 %, chirurgie 22 % ou gériatrie 21 %. Les patients de plus de 70 ans représentaient 60 % des dénutris. Le diagnostic de dénutrition n’a pas été fait chez 48 % (207) des patients dénutris dont 49 % des dénutris sévères. Le diagnostic de dénutrition a été porté sur la seule perte de poids pour 36 %, l’IMC pour 33 %, l’albuminémie pour 16 % et une association de critères pour 15 % des cas.
Conclusion |
Malgré un renseignement correct des critères nutritionnels IPAQSS, la moitié des patients dénutris hospitalisés ne sont pas reconnus comme tels. Lorsqu’ils sont reconnus dénutris, une prise en charge est débutée mais elle ne correspond pas aux recommandations pour les dénutris sévères. Le recueil seul des critères IPAQSS n’est pas suffisant pour dépister et prendre en charge les patients dénutris. D’autres interventions doivent être mises en place pour un dépistage et une prise en charge efficaces de la dénutrition à l’hôpital.
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Vol 32 - N° 4
P. 242-243 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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