Les pratiques du diététicien en réanimation : enquête nationale - 15/11/18
Résumé |
Introduction et but de l’étude |
Véritable problème de santé publique, la dénutrition à l’hôpital concerne également les services de réanimation, où sa prévalence peut atteindre 80 %. Dans ce contexte, le diagnostic et la prévention de cette dénutrition sont des enjeux majeurs de la prise en charge pluridisciplinaire des patients hospitalisés en réanimation. À notre connaissance, il n’existe pas ou peu de données permettant de décrire cette prise en charge diététique dans les réanimations françaises, et peu de publications scientifiques internationales évoquent ces pratiques professionnelles ou la façon dont les diététiciens sont intégrés dans ce type de secteur, spécialisé et technique.
L’objectif de cette étude est donc de décrire les pratiques des diététiciens exerçant dans les services de réanimation en France.
Matériel et méthodes |
Cette étude est une enquête nationale qui se base sur l’utilisation d’un questionnaire électronique diffusé à l’ensemble des établissements identifiés comme disposant d’au moins un service de réanimation. Les diététiciens diplômés d’état, exerçant dans ces services ont été sollicités afin de participer à cette enquête entre octobre et novembre 2016.
Résultats et analyse statistique |
Au total, 185 diététiciens ont participé à cette enquête ce qui nous a permis de décrire les pratiques de 174 services de réanimation situés dans 93 % des cas, dans des structures publiques avec une forte proportion de CHU (45 %).
Parmi les diététiciens qui ont répondu à ce questionnaire, 95 % sont des femmes (n=174) avec un âge médian de 39 ans [32 ; 52], sont diplômés en médiane depuis 15 ans [8,6 ; 31] et exercent en réanimation depuis 5 ans [2 ; 11]. Les services de réanimation représentés dans cette étude disposent de 12 lits [10 ; 18] pour un équivalent temps plein diététicien estimé en médiane à 0,1 [0,05 ; 0,25].
Les actes relevant d’une routine d’évaluation ont pu être recensés ainsi que ceux réalisés sur la propre initiative du diététicien. À partir des notions de sollicitation du diététicien par les autres professionnels de santé d’une part, et de prise en compte des conseils diététiques d’autre part, 2 groupes de diététiciens ont été définis : « professionnellement intégrés » (n=68) et « professionnellement moins bien intégrés » (n=117). Afin de déterminer les facteurs en lien avec une meilleure intégration professionnelle, nous avons comparé ces 2 groupes en utilisant un modèle de régression logistique. On retrouve ainsi lors de l’analyse multivariée, une association significative entre le temps passé de manière hebdomadaire par les diététiciens en réanimation (OR : 4,31), la présence d’un protocole de nutrition propre au service (OR : 3,19), l’absence d’obstacle (OR : 2,15) et le fait d’être « professionnellement intégrés » (Tableau 1).
Conclusion |
Ce travail de recherche a permis de recenser les actes qui relèvent de l’expertise propre du diététicien de réanimation et de proposer des stratégies qui pourraient être mises en œuvre pour faciliter l’intégration professionnelle des diététiciens dans ces secteurs.
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Vol 32 - N° 4
P. 263 - novembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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