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Impact de la formation médicale en nutrition sur la prise en charge nutritionnelle des patients d’un service d’hépato-gastro-entérologie - 15/11/18

Doi : 10.1016/j.nupar.2018.09.077 
P. Mercky 1, , R. Zeriguine 1, A. Garnero 2, P. Ah-Soune 1, S. Schneider 3
1 Hépato-gastro-entérologie 
2 Réanimation, Sainte-Musse Hospital Toulon, Toulon 
3 Nutrition, CHU Nice, Nice, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction et but de l’étude

Les patients de gastro-entérologie sont à risque de dénutrition, en raison des pathologies (cancers digestifs, cirrhoses, pancréatites aiguës et chroniques, maladies inflammatoires chroniques intestinales) et du terrain (âge avancé, intoxication éthylo-tabagique). La prévalence et la gravité de la dénutrition sont sous-estimées dans notre service, et la prise en charge des patients dénutris est insuffisante. Deux médecins du service ont donc été formés par le DIU de nutrition clinique et métabolisme. Le but de l’étude était d’évaluer l’impact de cette formation sur le diagnostic et la prise en charge de la dénutrition.

Matériel et méthodes

Il s’agit d’une étude prospective pré et post-intervention. Nous avons comparé 185 patients admis dans le service avant la formation des médecins, à 185 patients admis après des actions d’amélioration (protocoles de prise en charge nutritionnelle, formations médicales et paramédicales, création d’outils). Les critères d’évaluation de l’état nutritionnel étudiés étaient le poids, la taille, l’IMC, la circonférence brachiale, la perte de poids. Les critères d’évaluation de la prise en charge des patients dénutris étaient le diagnostic de sévérité de la dénutrition, la demande d’intervention diététique, la conformité aux recommandations de la SFNEP, la surveillance biologique, la transmission de l’information au médecin traitant et la valorisation par le codage.

Résultats et analyse statistique

On note une amélioration de tous les paramètres étudiés après les actions engendrées par la formation en nutrition. Augmentation de la mesure de la circonférence brachiale en cas de cirrhose (75 vs 0 %1 ) ou de pesée impossible (80 vs 0 %1), du relevé de la perte de poids1, de la fréquence des pesées lors du séjour (2 vs 4 jours1). Augmentation de la mesure du poids (92 vs 89 %2 ), du relevé de la taille (92 vs 87 %2), de l’IMC (91 vs 87 %2), augmentation de la prévalence de la dénutrition (21 vs 16 %2) par meilleur dépistage probablement.

Pour les patients dénutris, on note une amélioration du diagnostic de sévérité de la dénutrition (61 vs 33 %1), du relevé de la perte de poids (76 vs 33 %1), du relevé de la dénutrition dans le dossier médical (68 vs 43 %2) et paramédical (39 vs 0 %1), des demandes d’interventions diététiques (68 vs 37 %1). Majoration de la fréquence des bilans biologiques (albuminémie2, préalbuminémie2, ionogramme1). Réduction de la part de nutrition parentérale parmi les nutritions artificielles (14 vs 62 %2). Augmentation de la conformité des prescriptions médicales (63 vs 40 %2) et des propositions des diététiciens (65 vs 27 %2) aux recommandations de la SFNEP. Meilleure transmission au médecin traitant (57 vs 40 %2), et meilleure valorisation par le codage (53 vs 43 %2).

Conclusion

La dénutrition était diagnostiquée et prise en charge de façon inadaptée dans notre service, malgré une prévalence notable de 21 % parmi nos patients. La formation de 2 médecins a permis de mieux diagnostiquer et traiter les patients dénutris. L’implication de tout le personnel est la pierre angulaire de cette démarche, et a créé une dynamique positive dans le service et dans l’établissement, avec la proposition de formations adaptées à d’autres spécialités et de protocoles spécifiques.

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Vol 32 - N° 4

P. 267 - novembre 2018 Retour au numéro
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  • Évaluation intermédiaire d’un programme d’optimisation du dépistage, de la prise en charge et du codage des troubles nutritionnels dans un CHU
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