Modalités de décision de limitation thérapeutique chez les traumatisés crâniens sévères : enquête auprès des neurochirurgiens en France - 24/11/18
Decision-making regarding treatment limitation after severe traumatic brain injury: A survey of French neurosurgeons
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Abstract |
Background/Introduction |
In France, the law defines and prohibits “unreasonable obstinacy” and provides a framework for the subsequent decision to limit or to cease treatment. It also gives the person the right to appoint a trusted person and to draft advance directives regarding this issue. There have been few studies of neurosurgeons’ involvement in decision-making in regard to treatment limitation after severe traumatic brain injury.
Aim of the study |
The first aim of the study was to assess French neurosurgeons’ adherence to the law on patients’ rights and end of life which governs such decision-making. The second aim was to assess the prognostic and decision-making criteria applied by neurosurgeons.
Methods |
A declarative practice and opinion survey, using a self-administered questionnaire emailed to all practising neurosurgeons members of the French Society of Neurosurgery, was conducted from April to June 2016.
Results |
Of the 197 neurosurgeons contacted, 62 filled in the questionnaire. Discussions regarding treatment limitation were in all cases collegial, as required under the law, and the patient's neurosurgeon was always involved. The trusted person and/or family were always informed and consulted, but their opinions were not consistently taken into account. Advance directives were most often lacking (68%) [56; 80] or inappropriate (27%) [16; 38]. The most frequently used prognostic criteria were clinical parameters, intracranial pressure, cerebral perfusion pressure, and imaging, with significant interindividual variation in their use. The main decision-making criteria were foreseeable disability, expected future quality of life, and age.
Conclusions |
Neurosurgeons showed good compliance with legal requirements, except in the matter of calling for the opinion of an external consultant. Furthermore, this survey confirmed variability in the use of prognosis predictors, and the need for further clinical research so as to achieve more-standardized practices to minimise the subjectivity in decision-making.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Résumé |
Contexte/Introduction |
En France, la loi définit et interdit «l'obstination déraisonnable » et encadre la décision qui en découle de limiter, voire d’arrêter les thérapeutiques. Elle accorde aussi au patient le droit de désigner une personne de confiance et de formuler des directives anticipées à cet égard. Peu d’études ont été réalisées sur les décisions de limitation thérapeutique chez les traumatisés crâniens sévères, et encore moins concernant le rôle et l’implication des neurochirurgiens.
Objectifs |
Le premier objectif de cette étude était d’évaluer l’observance de la loi n° 2005-370 du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, qui encadre ces décisions. Le second objectif était d’estimer la fréquence des critères pronostiques et décisionnels utilisés par les neurochirurgiens.
Matériel et méthode |
Une enquête de pratique par questionnaire envoyé par courriel aux neurochirurgiens membres de la Société française de neurochirurgie a été menée en France d’avril à juin 2016.
Résultats |
Sur 197 neurochirurgiens contactés, 62 ont complété le questionnaire. Les discussions de limitation thérapeutique respectaient le principe de collégialité requis par la loi et incluaient le neurochirurgien référent du patient dans 100 % des cas. La personne de confiance et/ou la famille étaient toujours consultées, mais leur avis était pris en compte de façon variable. Les directives anticipées étaient le plus souvent inexistantes (68 %) [56 % ; 80 %] (27 %) ou inappropriées (27 %) [16 ; 38]. Les paramètres d’évaluation pronostique les plus utilisés étaient les paramètres cliniques, la pression intra-crânienne, la pression de perfusion cérébrale et l’imagerie cérébrale, avec toutefois une grande variabilité interindividuelle dans leur utilisation. Les critères décisionnels principaux étaient la qualité de vie et le handicap prévisibles, puis l’âge.
Conclusions |
On observe globalement une bonne observance de la loi par les neurochirurgiens, sauf concernant l’appel au consultant externe. Cette étude confirme l’hétérogénéité dans l’utilisation des critères d’évaluation pronostique et la nécessité de poursuivre la recherche clinique pour parvenir à des pratiques standardisées permettant de limiter au maximum la part de subjectivité dans le processus décisionnel.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Keywords : Neurosurgery, Traumatic brain injury, Ethics, Prognosis, Clinical decision-making, Overtreatment
Mots clés : Neurochirurgie, Traumatisme crânio-cérébral, Éthique, Pronostic, Prise de décision médicale, Obstination déraisonnable
Plan
☆ | Cette étude a été réalisée dans le cadre du master Éthique de la santé et droits de la personne, faculté de médecine, université de Lorraine. |
Vol 64 - N° 6
P. 401-409 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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