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Pemphigoïde bulleuse traitée par méthotrexate : profil de tolérance en fonction de la fonction rénale au diagnostic - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.006 
A. Fisch 1, L. Morin 2, T. Talme 3, I. Gallais Sérézal 3,
1 Dermatology, Gävle Hospital, Gävle 
2 Aging research center, Karolinska Institutet 
3 Dermatovenerology Department, Karolinska University Hospital, Stockholm, Suède 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

Le méthotrexate à faible dose a montré son efficacité dans le traitement de la pemphigoïde bulleuse (PB). En Suède, il est souvent utilisé à la place des corticoïdes systémiques, en parallèle d’une corticothérapie locale. Ce médicament peut susciter des réticences, en particulier pour les patients insuffisants rénaux chez lesquels on craint une toxicité accrue. L’objectif de cette étude est d’évaluer les effets indésirables associés à l’utilisation du méthotrexate chez les sujets âgés chez lesquels une PB est diagnostiquée, en fonction de leur clairance rénale initiale.

Matériel et méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique réalisée au CHU Karolinska de Stockholm (Suède). Nous avons inclus l’ensemble des patients âgés de70 ans diagnostiqués avec une PB incidente entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2015 et traités avec du méthotrexate à faible dose. La mortalité est définie comme critère d’évaluation principal. Les critères secondaires incluent les hospitalisations non programmées pour insuffisance hépatique, insuffisance rénale aiguë, fracture osseuse, troubles hématologiques, troubles gastro-intestinaux, infection grave, ainsi que les effets adverses rapportés par le dermatologue chargé du suivi du patient. La fonction rénale au moment du diagnostic est estimée par la formule CKD-Epi. Les résultats sont ajustés sur le sexe, l’âge, le poids des comorbidités, le nombre de médicaments et les antécédents médicaux.

Résultats

Un total de 232 patients ont été inclus. L’âge moyen était de 84,6 ans (ET : 6,7), 52,6 % des patients étaient des femmes, 41,6 % vivaient en EHPAD, 31 % avaient plus de 3 co-morbidités et 37 % souffraient d’une démence. La dose médiane de MTX médiane était de 5mg/semaine. Pendant la période d’exposition au méthotrexate (incluant une période de wash-out de 90jours après la fin du traitement), le taux de mortalité était de 26,6 (IC 95 % : 21,9–31,5) pour 100 personnes-années. Après ajustement pour les facteurs confondants potentiels, le risque de mortalité n’était pas significativement différent chez les patients ayant un eGFR>60mL/min (n=127), eGFR à 45–60mL/min (n=48) et un eGFR<45mL/min (n=54) au diagnostic (Annexe A). De même, nous n’avons mis en évidence aucune association entre la fonction rénale au diagnostic et le risque d’évènements adverses.

Conclusion

Cette étude présente la plus importante cohorte de patients atteints de PB traités par méthotrexate. Nous n’avons pas identifié de sur-risque de décès ou d’événement adverse chez les patients ayant une clairance rénale altérée au diagnostic. Ces résultats suggèrent que l’utilisation du méthotrexate à faible dose peut être considérée même en présence d’une insuffisance rénale modérée. Une prise de décision raisonnée et un suivi biologique rapproché reste toutefois essentiel chez ces patients âgés fragiles.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Insuffisance rénale, Méthotrexate, Pemphigoïde bulleuse


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.006.


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
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