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Facteurs de risque de rechute précoce chez les patients atteints de pemphigus traités par rituximab en première ligne - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.011 
C. Mignard 1, , V. Hébert 1, M. Maho-Vaillant 1, S. Calbo 1, J. Bénichou 2, P. Joly 1
1 Dermatologie, CHU et Inserm 1234 
2 CHU, France 

Auteur correspondant.

Résumé

Introduction

L’essai Ritux 3 a montré l’efficacité du rituximab (RTX) associé à une corticothérapie courte en 1re intention dans les pemphigus modérés à sévères. Durant les 3 ans de suivi, 11 des 46 patients (24 %) ont rechuté et 8/11 (73 %) précocement avant la 1re perfusion d’entretien de M12. Il a été montré que les perfusions d’entretien de RTX prévenaient efficacement les rechutes. L’objectif de l’étude était de déterminer les facteurs prédictifs de rechute précoce après RTX et ainsi identifier les patients qui pourraient bénéficier d’une perfusion d’entretien rapprochée à M6.

Patients et méthodes

Les données cliniques et biologiques des 46 patients du groupe RTX de l’essai ont été comparées chez les patients ayant ou n’ayant pas rechuté durant la 1ère année. Les seuils des tests diagnostiques étaient déterminés à partir de l’étude Boulard et al. pour le PDAI (pemphigus sévère si PDAI45) et d’une courbe ROC pour les anticorps (Ac) anti-DSG1 et DSG3 à M6. Une analyse multivariée (régression logistique) a été réalisée.

Résultats

Le délai médian de rechute pendant la 1re année était de 265jours. Les patients rechuteurs avaient des scores de sévérité PDAI et ABSIS au diagnostic plus élevés que les non-rechuteurs : PDAI, 56,9±36,8 vs 28,6±23,6 (p=0,02) ; ABSIS, 51,4±14 contre 30,7±20,0 (p=0,01). Quatre des 8 rechuteurs (50 %) avaient un PDAI45 vs 6/38 (16 %) des non-rechuteurs (p=0,05). Des lésions étendues (PDAI45) lors du diagnostic étaient associées à une valeur prédictive positive (VPP) de rechute de 37 %, et une forme légère ou modérée (PDAI<45) indiquait une valeur prédictive négative (VPN) (absence de rechute) de 90 %.

Cinq des 8 rechuteurs (62,5 %) présentaient une ré-ascension des Ac anti-DSG1 et/ou DSG3 vs 7/38 (18,4 %) des patients non rechuteurs (p=0,02). À M6, un taux d’Ac anti-DSG120UI/mL ou anti-DSG3120UI/mL correspondait à une VPN de 91 % et VPP de 42 % pour une rechute à court terme.

L’association de ces 2 critères (score PDAI45 et persistance Ac anti-Dsg120 et/ou anti-Dsg3120UI/mL) indiquait une VPP de 50 % et une VPN>85 % pour la survenue d’une rechute dans l’année suivant le traitement par RTX.

En analyse multivariée, un score PDAI45 (OR=4,7, IC 95 % : 0,8–27,8 ; p=0,09) et un taux d’anti-DSG120 ou anti-DSG3120 (OR=6,7 ; IC 95 %, 1,2–37,7 ; p=0,03) étaient associés à un risque plus élevé de rechute précoce.

Discussion

La présence d’une forme sévère au diagnostic (PDAI45) et d’Ac anti-DSG aux taux seuils (anti-DSG120 ou anti-DSG3120) est associée à un risque de rechute précoce de 50 %. Au contraire, l’absence d’un de ces 2 critères est associée à un taux de rechute faible<15 %. Ces deux critères simples peuvent guider l’indication d’une perfusion d’entretien de RTX à M6.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Pemphigus, Rechute précoce, Rituximab


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Vol 145 - N° 12S

P. S51 - décembre 2018 Retour au numéro
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