Une exérèse intra-lésionnelle d’une métastase cutanée peut-elle avoir une influence sur la rechute et la survie globale d’un patient ? - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
Les métastases cutanées locorégionales sont peu étudiées dans la littérature. Actuellement, une chirurgie permettant une exérèse complète est recommandée. Dans l’expérience clinique, nous avons pu observer de nombreuses chirurgies incomplètes malgré les reprises.
L’objectif de ce travail était de mesurer la fréquence des exérèses intra-lésionnelles et de voir leur impact sur la survie sans récidive et la survie globale par rapport aux exérèses complètes. Nous souhaitions également rechercher des facteurs prédictifs du caractère intra-lésionnelle de l’exérèse.
Patients et méthodes |
Une étude observationnelle, monocentrique, rétrospective a été réalisée. À partir de la base de données RIC-Mel, les patients N1c (AJCC 2017, 8e version) qui ont bénéficié d’une exérèse chirurgicale ont été inclus. Une cohorte de 87 patients a été étudiée.
Résultats |
La chirurgie était intra-lésionnelle d’emblée dans 45 % des cas (39 sur 87). Une reprise a été effectuée dans 46 % des cas (18 sur 39). In fine, 28 % des exérèse sont restées intra-lésionnelles (21 sur 87). Nous avons donc comparé la survie sans récidive et globales de 3 groupes, le groupe extra-lésionnel d’emblée (EL) (48 patients), extra-lésionnel après reprise (ELR) (15 patients) et intra-lésionnel (IL) (24 patients). Il n’y avait pas de différence significative de survie sans récidive p=0,479 (EL : 8 mois, ELR : 14 mois, IL : 9 mois). Il n’existait pas non plus de différence significative concernant la survie globale p=0,83 (EL : 37 mois, ELR : 50 mois, IL : 52,5 mois). En analyse multivariée, le seul facteur prédictif de l’exérèse intra-lésionnel était la taille p=0,0274. L’âge, le sexe du patient, l’indice de Breslow et le délai d’apparition, la localisation, le nombre et le caractère satellite ou en transit de la métastase cutanée n’étaient pas prédictifs.
Discussion |
La fréquence des exérèses intra-lésionnelles est très élevée. Ceci peut être en lien avec la nature des métastases cutanées de mélanome qui utilisent probablement le réseau lymphatique dermique et hypodermique, créant alors des nodules beaucoup plus ramifiés que la partie qui est visible. Cependant, la survie sans récidive ou globale n’est pas modifiée. La reprise n’apporte pas de bénéfice en termes de survie.
Conclusion |
C’est la première étude qui s’intéresse à la qualité d’exérèse des métastases cutanées et l’impact sur la survie. À partir de ces données, bien que l’intérêt de la chirurgie ne soit pas remis en question, la question de la valeur d’une reprise est posée. Le reliquat tumoral pourrait avoir un rôle « vaccin-like » et stimuler la production et l’activation des lymphocytes T cytotoxiques, concept séduisant dans le contexte du développement des immunothérapies en traitement adjuvant des mélanomes stade III.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Exérèse, Mélanome, Métastase cutanée
Plan
Vol 145 - N° 12S
P. S53 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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