Impact de la littératie sur la corticophobie et la prise en charge de la dermatite atopique - 15/01/19
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Résumé |
Introduction |
La littératie en santé est la capacité d’accéder à l’information, de la comprendre, de l’évaluer et de la communiquer de manière à améliorer sa santé personnelle. Un score de littératie élevé chez un patient est corrélé à une bonne prise en charge de sa pathologie. Selon notre expérience, de nombreux patients atteints de dermatite atopique (DA), ayant probablement une littératie élevée, se révèlent cependant en échec thérapeutique notamment à cause de leur corticophobie. Nous avons cherché à savoir s’il y avait un lien entre littératie et corticophobie et si une littératie très élevée ne pourrait pas majorer la corticophobie.
Patients et méthodes |
Nous avons réalisé une étude observationnelle monocentrique sur 11 mois. Les patients majeurs (ou parents d’enfant) participant à un atelier d’éducation thérapeutique sur la DA étaient inclus. Ils remplissaient de manière anonyme 2 scores validés, un score de littératie (Health Literacy Survey) sur 16 (correspondant à la meilleure littératie possible) et un score de corticophobie (TOPICOP) sur 36 (correspondant à la corticophobie maximale) divisé en quintiles. Les moyennes de scores ont été comparées avec un test t de Student bilatéral et les pourcentages avec un test exact de Fischer.
Résultats |
Cinquante-trois patients ont été inclus, moyenne d’âge 35 ans (20–76), 74 % de femmes. Le quintile des patients les plus corticophobes représentait ceux qui avaient la littératie la plus basse. Nous avons observé que pour un seuil de corticophobie à 19/36, la différence était la plus significative, p=0,052. Une littératie élevée est donc liée à une faible corticophobie, ce qui est plutôt favorable à une bonne prise en charge de la DA. En lissant le nuage de point, on constate qu’il n’y avait pas de majoration de la corticophobie chez les patients présentant une littératie la plus élevée. Notre seconde hypothèse n’était donc pas confirmée.
Discussion |
Ce concept en santé est récent et notre travail est le premier à s’intéresser à la littératie dans la DA. Notre population avait en moyenne une littératie basse, en accord avec les valeurs de la littérature dans la population française, qui reste inférieure à celle de la moyenne européenne. L’étude est également la 1ère à soulever l’hypothèse qu’une littératie trop élevée pouvait être nuisible à la bonne prise en charge d’une pathologie. Nos résultats ne nous ont pas permis de confirmer cette hypothèse. Au contraire, ils abondent dans le sens de la littérature qui suggère qu’une littératie élevée favoriserait une meilleure prise en charge de la DA. Cependant ce travail préliminaire présente certains biais, notamment de sélection, avec une population hospitalière monocentrique.
Conclusion |
La littératie élevée des patients atteints de DA ne semble pas pourvoyeuse de corticophobie. Une étude à plus grande échelle, multicentrique pourrait être intéressante.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Corticophobie, Dermatite atopique, Éducation thérapeutique, Littératie en santé
Plan
Vol 145 - N° 12S
P. S60-S61 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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