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Consommation d’alcool et rhinophyma : étude épidémiologique - 15/01/19

Doi : 10.1016/j.annder.2018.09.059 
J. Second 1, , F. Séverac 2, B. Cribier 1
1 Service de dermatologie 
2 Service de santé publique, hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

Le rhinophyma a toujours été considéré comme un signe de consommation excessive d’alcool, mais ceci n’a jamais été démontré par des études épidémiologiques rigoureuses. Le but était de préciser son épidémiologie, avec comme objectif principal d’évaluer l’association avec la consommation d’alcool.

Matériel et méthodes

Nous avons mené une étude cas-témoins au sein de la clinique de dermatologie de Strasbourg et de cabinets de dermatologues libéraux alsaciens, à l’aide de questionnaires standardisés. Tous les cas prévalents de rhinophyma ayant consulté entre décembre 2015 et juillet 2017 ont été inclus, avec un appariement des témoins sur l’âge et le sexe. Les analyses statistiques ont été réalisées à l’aide d’un modèle de régression logistique mixte.

Résultats

Nous avons inclus 52 cas et 156 témoins, avec un sex-ratio de 25 : 1 et un âge médian à l’inclusion de 69 ans. Le rhinophyma était le plus souvent associé à d’autres signes de rosacée, principalement à l’érythème centro-facial et aux télangiectasies (94,2 %). La moyenne de consommation d’alcool était de 15,5 unités/semaine pour les cas et 6 pour les témoins. Il existait 40,4 % de cas contre 73,1 % de témoins ayant une consommation d’alcool nulle/faible (≤7 verres/semaine), 32,7 % vs 23,1 % ayant une consommation modérée (entre 8 et 21 verres/semaine) et 26,9 % vs 3,9 % ayant une consommation excessive (>21 verres/semaine). L’odds ratio (OR) était de 4,14 (IC 95 % [1,41–12,15]) en cas de consommation d’alcool modérée ; il passait à 17,33 (IC 95 % [3,96–75,81]) en cas de consommation excessive. Nous avons également trouvé une corrélation significative entre quantité d’alcool consommée et sévérité du rhinophyma. Enfin, le rhinophyma était très significativement associé aux antécédents familiaux de rhinophyma : OR de 160,74 (IC 95 % [27,35–944,63]), ainsi qu’au diabète : OR de 6,45 (IC 95 % [2,29–18,20]).

Discussion

Notre étude a démontré l’existence d’une association entre rhinophyma et alcool, avec un OR significatif et croissant en fonction de la quantité consommée et effet dose–réponse. Il n’existe toutefois pas de lien causal direct et 40,4 % des cas avaient une consommation nulle ou faible. Le rhinophyma est associé à d’autres signes de rosacée dans presque tous les cas, majoritairement des télangiectasies du nez, suggérant un rôle clef de la composante vasculaire dans la physiopathologie. C’est par son action vasodilatatrice que l’alcool pourrait intervenir dans la genèse du rhinophyma. L’existence d’une composante génétique dans la rosacée a déjà été établie, mais notre étude est la première à démontrer une prédisposition génétique dans le rhinophyma. Nous avons enfin trouvé une association au diabète, suspectée dans la rosacée en général, mais jamais spécifiquement chez les sujets atteints de rhinophyma.

Conclusion

Cette étude met fin à des décennies de discussion sur l’existence ou non d’un lien entre alcool et rhinophyma.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Alcool, Rhinophyma, Rosacée


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.059.


© 2018  Publié par Elsevier Masson SAS.
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Vol 145 - N° 12S

P. S77-S78 - décembre 2018 Retour au numéro
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