Syndrome SAMEC : un modèle d’interaction dysfonction de la barrière épithéliale-dysrégulation immunologique - 15/01/19
Résumé |
Introduction |
La perte de l’intégrité de la barrière épithéliale est connue pour intervenir dans la pathogénie des maladies inflammatoires, en particulier lorsque existent des manifestations allergiques. Les mécanismes d’interaction entre dysfonctionnement de la barrière épithéliale et dysrégulation immunologique restent néanmoins obscurs. Nous montrons, ici, le rôle central de la desmogléine-1 dans cette interaction.
Matériel et méthodes |
Une description clinique, des analyses d’exome, d’histopathologie, de microscopie électronique, d’immunofluorescence et immunologiques ont été réalisées.
Résultats |
1-Description d’un nouveau phénotype caractérisé par une dermatite sévère, des allergies multiples, des désordres métaboliques (Syndrome SAM), associés à une dysplasie ectodermique et une cardiomyopathie arythmogénique chez 2 enfants de familles indépendantes.
2-Identification d’une mutation hétérozygote dans le gène DSP codant pour la desmoplakine chez ces 2 patients. Ces mutations induisent un déficit en desmogléine-1 (DSG1). DSP et DSG1 sont deux protéines structurales impliquées dans l’intégrité de la barrière épithéliale via les desmosomes.
3-Nous démontrons, pour la première fois, que DSG1, protéine structurale, agit directement comme un inhibiteur, nouveau et inattendu, de l’inflammation épithéliale, en modulant la voie de signalisation NF-κB. Cette inhibition semble agir via ERBIN.
Discussion |
Nous proposons l’acronyme SAMEC plutôt que SAM pour ce nouveau phénotype lié à des mutations dans le gène DSP. Il permet de souligner le risque majeur de l’atteinte cardiaque à dépister systématiquement chez ces patients. Le syndrome SAMEC pourrait être l’évolution inexorable du syndrome SAM lié à une mutation dans le gène DSP.
Nous montrons que la protéine structurale DSG1 est un nouvel inhibiteur de l’inflammation médiée par NF-κB dans la peau. Le déficit en DSG1 observé est aussi rapporté dans la dermatite atopique, les syndromes de Netherton et SAM. Il pourrait jouer un rôle majeur dans l’inflammation épithéliale de ces dermatoses inflammatoires. Le déficit en DSG1 semble être un lien crucial entre la perte d’intégrité de la barrière épithéliale et la dysrégulation immunologique. Ces résultats ouvrent des perspectives de recherches dans le champ des maladies épithéliales avec inflammation.
Conclusion |
Le déficit en DSG1 apparaît comme un chaînon manquant entre l’altération de la barrière épithéliale et la dysrégulation immunologique dans certains troubles inflammatoires tels que la dermatite atopique, les syndromes de Netherton et le SAM-SAMEC.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Barrière épithéliale, Desmogléine-1, Desmosomes, ERBIN, NF-κB, SAMEC
Plan
Vol 145 - N° 12S
P. S79 - décembre 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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