Consommation d’aliments ultra-transformés et risque de maladies cardiovasculaires dans la cohorte NutriNet-Santé - 16/03/19
Résumé |
Discipline |
Epidémiologie.
Introduction et but de l’étude |
Les conséquences de l’augmentation récente de la consommation d’aliments ultra-transformés (AUT) sur la santé sont mal connues. Les AUT présentent en moyenne une moins bonne qualité nutritionnelle, contiennent des additifs alimentaires et peuvent contenir des substances provenant des emballages, ainsi que des composés néoformés. Des études épidémiologiques antérieures ont trouvé des associations entre la consommation d’AUT et une incidence plus élevée de certaines maladies chroniques. Récemment, la consommation d’AUT a été associée à des risques plus élevés de cancers dans la cohorte NutriNet-Santé. Certaines études mécanistiques suggèrent des effets cardiométaboliques pour plusieurs composants couramment trouvés dans ces aliments, cependant, les preuves épidémiologiques sont rares. Cette étude a pour objectif d’estimer les associations entre la consommation d’AUT et le risque de maladies cardiovasculaires.
Matériel et méthodes |
Au total, 105159 participants âgés d’au moins 18 ans (âge médian 41,5 ans) de la cohorte NutriNet-Santé (2009–2018) ont été inclus. Les apports alimentaires ont été recueillis par des enregistrements alimentaires de 24h répétés, conçus pour collecter la consommation habituelle des participants pour 3300 aliments différents. Ceux-ci ont été catégorisés en fonction de leur degré de transformation grâce à la classification NOVA. Les associations entre la consommation d’AUT et le risque de maladies cardiovasculaires, coronariennes et cérébro-vasculaires ont été évaluées par des modèles de Cox à risques proportionnels ajustés sur les facteurs de risque connus.
Résultats et analyse statistique |
La consommation d’AUT était associée à une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires au global (n=1409 cas, Hazard Ratio pour une augmentation de 10 % de la proportion d’AUT dans le régime=1,12 (1,05 à 1,20) ; p=0,0008), de maladies coronariennes (n=665 cas, HR=1,13 (1,02 à 1,24), p=0,02) et de maladies cérébro-vasculaires (n=829 cas, HR=1,11 (1,01 à 1,22), p=0,02). Ces résultats restaient significatifs après ajustement sur plusieurs marqueurs de la qualité nutritionnelle de l’alimentation (acides gras saturés, sodium, sucres, fibres) ainsi que sur des patterns Healthy ou Western.
Conclusion |
Dans cette large étude prospective, une consommation plus élevée d’AUT dans l’alimentation était associée à une augmentation de risques de maladies cardiovasculaires, coronariennes et cérébro-vasculaires. Différentes dimensions de la transformation alimentaire telles que la composition nutritionnelle du produit final, les additifs alimentaires, les matériaux de contact et les contaminants néoformés pourraient jouer un rôle dans ces associations ? D’autres études sont donc nécessaires afin de mieux comprendre leur contribution relative. Dans l’attente, la consommation d’aliments frais ou peu transformés est à privilégier, au nom du principe de précaution.
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Vol 33 - N° 1
P. 29 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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