S'abonner

Consommation d’aliments ultra-transformés et risque de maladies cardiovasculaires dans la cohorte NutriNet-Santé - 16/03/19

Doi : 10.1016/j.nupar.2019.01.269 
B. Srour 1, , L.K. Fezeu 1, E. Kesse-Guyot 1, B. Allès 1, C. Méjean 2, R.M. Andrianasolo 1, E. Chazelas 1, M. Deschasaux 1, S. Hercberg 1, 3, P. Galan 1, C.A. Monteiro 4, C. Julia 1, 3, M. Touvier 1
1 Équipe de recherche en epidemiologie nutritionnelle EREN – UMR U1153 Inserm/U1125 Inra/Cnam/Université Paris 13 centre de recherche en epidemiologie et biostatistiques Sorbonne Paris Cité, Bobigny 
2 UMR MOISA, INRA CIRAD, Montpellier 
3 Département de santé publique, hôpital Avicenne, Bobigny, France 
4 Département de nutrition, université de Sao Paulo, Sao Paulo, Brésil 

Auteur correspondant.

Résumé

Discipline

Epidémiologie.

Introduction et but de l’étude

Les conséquences de l’augmentation récente de la consommation d’aliments ultra-transformés (AUT) sur la santé sont mal connues. Les AUT présentent en moyenne une moins bonne qualité nutritionnelle, contiennent des additifs alimentaires et peuvent contenir des substances provenant des emballages, ainsi que des composés néoformés. Des études épidémiologiques antérieures ont trouvé des associations entre la consommation d’AUT et une incidence plus élevée de certaines maladies chroniques. Récemment, la consommation d’AUT a été associée à des risques plus élevés de cancers dans la cohorte NutriNet-Santé. Certaines études mécanistiques suggèrent des effets cardiométaboliques pour plusieurs composants couramment trouvés dans ces aliments, cependant, les preuves épidémiologiques sont rares. Cette étude a pour objectif d’estimer les associations entre la consommation d’AUT et le risque de maladies cardiovasculaires.

Matériel et méthodes

Au total, 105159 participants âgés d’au moins 18 ans (âge médian 41,5 ans) de la cohorte NutriNet-Santé (2009–2018) ont été inclus. Les apports alimentaires ont été recueillis par des enregistrements alimentaires de 24h répétés, conçus pour collecter la consommation habituelle des participants pour 3300 aliments différents. Ceux-ci ont été catégorisés en fonction de leur degré de transformation grâce à la classification NOVA. Les associations entre la consommation d’AUT et le risque de maladies cardiovasculaires, coronariennes et cérébro-vasculaires ont été évaluées par des modèles de Cox à risques proportionnels ajustés sur les facteurs de risque connus.

Résultats et analyse statistique

La consommation d’AUT était associée à une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires au global (n=1409 cas, Hazard Ratio pour une augmentation de 10 % de la proportion d’AUT dans le régime=1,12 (1,05 à 1,20) ; p=0,0008), de maladies coronariennes (n=665 cas, HR=1,13 (1,02 à 1,24), p=0,02) et de maladies cérébro-vasculaires (n=829 cas, HR=1,11 (1,01 à 1,22), p=0,02). Ces résultats restaient significatifs après ajustement sur plusieurs marqueurs de la qualité nutritionnelle de l’alimentation (acides gras saturés, sodium, sucres, fibres) ainsi que sur des patterns Healthy ou Western.

Conclusion

Dans cette large étude prospective, une consommation plus élevée d’AUT dans l’alimentation était associée à une augmentation de risques de maladies cardiovasculaires, coronariennes et cérébro-vasculaires. Différentes dimensions de la transformation alimentaire telles que la composition nutritionnelle du produit final, les additifs alimentaires, les matériaux de contact et les contaminants néoformés pourraient jouer un rôle dans ces associations ? D’autres études sont donc nécessaires afin de mieux comprendre leur contribution relative. Dans l’attente, la consommation d’aliments frais ou peu transformés est à privilégier, au nom du principe de précaution.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Plan


© 2019  Publié par Elsevier Masson SAS.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 33 - N° 1

P. 29 - mars 2019 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Influence du genre sur l’évolution des stéatohépatites métaboliques : rôle hépatocytaire du récepteur aux oestrogènes ER(alpha)
  • S. Smati-Grangeon, B. Tramunt, A. Polizzi, M. Régnier, H. Guillou, P. Gourdy, A. Montagner
| Article suivant Article suivant
  • Un faible statut en acides gras oméga-3 à longue chaine en début de grossesse est associé à un risque plus élevé de dépression post-partum
  • A. Hoge, M. Nisolle, M. Guillaume, V. Castronovo, Sylvie Degée, Valentine Tabar, Marie Timmermans, Anne-Françoise Donneau, Nadia Dardenne

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.