Traitement cérébral des odeurs subliminales : une étude en IRM fonctionnelle - 16/03/19
, D. Gounot 1, S. Chambaron 2, G. Gaeta 3, I. Kontaris 3, L. Marlier 1Résumé |
Discipline |
Expérimental/mécanismes cellulaires et moléculaires.
Introduction et but de l’étude |
Différentes études indiquent que les odeurs ambiantes peuvent influencer les comportements humains, et cela même lorsque les personnes n’en sont pas conscientes. Dans le domaine alimentaire par exemple, il a été montré que des odeurs alimentaires subliminales peuvent guider les choix alimentaires vers des aliments plus sains. Le but de cette étude était de mettre en évidence les réseaux cérébraux impliqués dans le traitement cérébral d’odeurs subliminales.
Matériel et méthodes |
Dix participants sains âgés de 19 à 40 ans ont été recrutés sous un prétexte ne faisant pas référence aux odeurs. Lors de l’acquisition d’IRM fonctionnelle (séquence EPI multiband, TR=500ms), les participants ont été exposés discrètement à deux odeurs (poire et jacinthe) et à un flux d’air non odorisé (contrôle) en même temps qu’ils réalisaient une tâche visuelle simple. Le paradigme expérimental événementiel est divisé en deux sessions : une première session pendant laquelle les odeurs sont diffusées à une intensité subliminale (IS), suivie par une deuxième session pendant laquelle les odeurs sont diffusées à une intensité supraliminale clairement perceptible (ICP). Les questions posées à la fin de la première session confirment que les odeurs IS n’étaient pas attentivement perçues par les participants. Des contrastes T (SPM) ont été réalisés sur les IS et les ICP pour les deux odeurs. Les réseaux cérébraux impliqués dans le traitement des odeurs ont été explorés en utilisant l’Analyse en composantes indépendantes.
Résultats et analyse statistique |
Les premiers résultats en analyse individuelle montrent un traitement sensoriel différentiel entre les odeurs d’IS et d’ICP. L’insula gauche et le cortex cingulaire antérieur gauche s’avèrent par exemple spécifiquement impliqués dans le traitement de l’odeur de poire à intensité subliminale, suggérant qu’un processus de saillance pourrait survenir en olfaction subliminale. De plus, les patterns d’activations cérébrales apparaissent différents entre les odeurs de poire et de jacinthe aux deux intensités considérées.
Conclusion |
Ces résultats montrent que des réseaux cérébraux sont activés en présence d’odeurs subliminales. Ils indiquent également que la qualité des odeurs est discriminée par le cerveau même lorsqu’aucune attention n’est portée à ces odeurs. Ce dernier facteur pourrait expliquer l’effet ciblé et spécifique des amorces olfactives alimentaires sur les choix alimentaires.
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Vol 33 - N° 1
P. 38 - mars 2019 Retour au numéro
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