Les déterminants de la prise de poids des patients atteints de troubles de l’humeur, dépressifs ou bipolaires - 16/03/19
Résumé |
Discipline |
Épidémiologie.
Introduction et but de l’étude |
Une prise de poids est fréquemment observée chez les patients hospitalisés en psychiatrie, notamment chez ceux atteints de troubles dépressifs ou bipolaires. Le but de cette étude préliminaire est de comprendre les déterminants qui peuvent influencer la prise de poids chez ces patients en s’appuyant sur la population des malades hospitalisés à la clinique du Littoral.
Matériel et méthodes |
Deux études ont été réalisées pour comprendre les déterminants de la prise de poids durant l’hospitalisation: une étude rétrospective cas témoin avec l’analyse des dossiers électroniques des patients dépressifs ou bipolaires (n=207) et une étude prospective observationnelle avec l’analyse des dossiers des patients dépressifs et l’administration d’un questionnaire à T0 (entrée) en entretien et d’un questionnaire à T1 (sortie) en auto-administration avec une durée moyenne d’hospitalisation de 24,8jours (±6,3) (n=20). Une troisième étude transversale a été réalisée pour comprendre les déterminants de la prise de poids des patients dépressifs sous psychotrope accueillis à l’hôpital de jour avec l’étude des dossiers électroniques et l’administration d’un questionnaire en entretien (n=40). Les statistiques descriptives et analytiques (corrélation de rang de Spearman, régression logistique binaire) entre les différents paramètres ont été réalisées sur SPSS statistics 17.0.
Résultats et Analyse statistique |
La moyenne d’âge des patients est de 49,3 ans (±10,7). La variation moyenne du poids pendant l’hospitalisation d’après l’étude rétrospective est de+0,5kg (±1,98) [minimum:−5,4kg; maximum:+8,4kg]. La prise de poids moyenne des patients accueillis en hôpital de jour depuis le début de leur traitement psychotrope (durée moyenne=7,8 ans ±7,8) est de 17,6kg (±10,01). D’après ces études, les principaux traitements psychotropes associés à la prise de poids appartiennent à la famille des imipraminiques (antidépresseurs tricycliques), des antipsychotiques classiques et des antipsychotiques atypiques. Les psychotropes sont significativement associés à une modification du comportement alimentaire (rs=0,37) qui est à son tour significativement associée à une prise de poids (rs=0,40). D’autres facteurs sont également associés significativement à la prise de poids comme le profil socio-économique (difficultés financières, peu de contacts extérieurs, bas niveau d’éducation), la polymédication et l’hygiène de vie (sédentarité, tabac, sommeil). Une personne qui constate une modification de son comportement alimentaire sous psychotrope, qui un a un profil socio-économique défavorisé, qui fume, qui est sédentaire et qui dort peu, a 35 fois plus de risque (p=0,007) de prendre du poids sous psychotrope.
Conclusion |
Cette étude préliminaire confirme l’interaction complexe entre certains psychotropes et une modification du comportement alimentaire, en agissant sur des neurorécepteurs régulant la prise alimentaire et l’appétit. Ces résultats ont permis d’entrevoir de nouvelles perspectives comme l’étude de l’effet synergique des différents déterminants et la possibilité de créer un outil de dépistage innovant de la prise de poids des patients dépressifs ou bipolaires.
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Vol 33 - N° 1
P. 39 - mars 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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