Épidémie de trichophyties cutanées chez les judokas du pôle France d'Orléans : septembre 2004-juin 2005 - 08/04/08
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Introduction |
La pratique des sports de combats est l'occasion de transmettre des agents infectieux, en particulier les dermatophytes. L'existence d'épidémies récurrentes de trichophyties cutanées chez les lutteurs est bien documentée depuis le début des années 1990. L'émergence chez les judokas date de 2004. Nous rapportons la plus grande série, à notre connaissance, chez des judokas de haut niveau.
Malades et méthode |
D'octobre 2004 à juin 2005, le même dermatologue a examiné tous les judokas du Pôle France d'Orléans suspects de trichophytie cutanée, de manière systématique. Une cartographie lésionnelle et des prélèvements mycologiques ont été effectués pour chaque cas. Le traitement a été standardisé.
Résultats |
L'épidémie a donné lieu à 97 consultations. Nous avons noté 74 épisodes de lésions actives correspondant à 51 primo-contaminations et à 23 recontaminations chez 51 judokas. Les sites le plus fréquemment atteints étaient, par ordre décroissant, les avant-bras, la face antérieure du tronc, la région cervicofaciale et le cuir chevelu. Des prélèvements mycologiques ont été effectués lors de 74 épisodes cliniquement suspects ; dans 53 cas le prélèvement a été positif pour Trichophyton tonsurans. Les athlètes ont été traités par des antifongiques oraux et topiques. Aucun effet indésirable imputable aux traitements prescrits n'a été observé.
Discussion |
Il s'agit de la seule série de grande taille observée chez les judokas. Elle permet de préciser les aspects cliniques et les topographies atteintes, montrant ainsi que la transmission du dermatophyte se fait essentiellement par contact direct lors des affrontements physiques. La présence de T. tonsurans sur tous les prélèvements positifs est en accord avec les séries récentes. La gestion de ce type d'épidémie est particulièrement complexe en raison de la multiplicité des intervenants et de la nature de la structure impliquée.
Conclusion |
Il existe une très probable endémie de trichophyties cutanées, dues à T. tonsurans, dans le judo de haut niveau. Sa prise en charge nécessite la coopération des différents acteurs impliqués, en particulier les fédérations sportives, les médecins du sport et de la communauté dermatologique.
Outbreak of cutaneous dermatophytosis in the Judo French Programme in Orleans: September 2004-June 2005. |
Background |
High contact sports regularly allow transmission of infectious agents, including fungi such as dermatophytes. The occurrence of dermatophytosis outbreaks among wrestlers has been extensively described since the 90s. The emergence of such outbreaks among judokas was described for the first time in December 2004. We report here an outbreak which occurred in a high level judo team and is, to our knowledge, the largest ever published.
Patients et methods |
From October 2004 to June 2005, every judokas of the Pôle France Orléans who were suspect of dermatophytosis were addressed to one single dermatologist. Lesions were sampled for fungal culture and their anatomical cartography was extensively raised. Two protocols of treatment were defined.
Results |
97 medical appointments occurred over the period, leading to 74 clinically-defined episodes of dermatophytosis, distributed as 51 primo-contaminations and 23 re-contaminations (new episode in an individual who was considered cured). The distribution of the lesions on the body was: forearms > anterior trunk > neck and face > scalp. Among the 74 episodes, 53 could grow Trichophyton tonsurans. Infected athletes received oral and topical antifungal treatments. No adverse effects were noticed.
Discussion |
This series among judokas is the largest ever published. It allowed the description of the specific clinical and anatomical presentation of tinea corporis gladiatorum, emphasising that contamination takes place through direct skin to skin contacts during practice. T. tonsurans is regularly the responsible fungus in recently published series. Caring for such an outbreak raises specific problems because of the numerous structures involved and of the nature of these structures and of the sportive goals they aim at.
Conclusion |
This outbreak is probably part of a wider one diffusing among high level judo teams. Stopping it requires the cooperation of several distinct actors, among which sports federations as well as sports-related physicians and dermatologists should play a major role.
Plan
© 2006 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Vol 133 - N° 6-7
P. 525-529 - juin 2006 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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